SHAFAQNA – Radio-Canada: Est-ce que quelqu’un va mourir? C’est la très grave question que se pose Yusuf Faqiri, du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC).
La série d’attaques racistes visant des femmes portant le hijab fait craindre le pire à l’organisme pancanadien, qui dénonce la mollesse des autorités albertaines face à ces crimes haineux.
On doit avoir une action politique. On ne demande pas, on exige une action politique, parce que si on n’a pas d’action politique, malheureusement, il va y avoir un septième, un huitième attentat, etc., déplore le porte-parole du CNMC.
Le premier ministre Jason Kenney a dénoncé ces attaques, mais il peut en faire plus, croit Yusuf Faqiri.
Ça prend plus d’éducation, mais aussi de sécurité dans les rues pour les femmes musulmanes.
À lire aussi: La journaliste de la télévision Ginella Massa, la première journaliste de la CBC à porter le hijab
Parmi les femmes musulmanes d’Edmonton, la tension est palpable. Malgré la peur, un groupe de femmes organisaient ce week-end un forum public pour aller au fond des choses et dénoncer la situation. Plus de 300 participants étaient inscrits.
Dans une entrevue accordée à CBC, Dunia Nur, l’une des co-organisatrices du forum, souligne que ce problème ne devrait pas préoccuper uniquement les femmes musulmanes.
Nous avons une responsabilité collective d’améliorer notre société et que tous soient au courant de ce qui se passe, les inquiétudes que ça crée, les effets que ça a, fait-elle valoir.
Yusuf Faqiri abonde dans le même sens et estime que la dénonciation de ces agressions et du racisme est l’affaire de tous.
C’est un travail pour tous les citoyens albertains. La prochaine fois, on pourrait viser la communauté sikhe, juive, chrétienne, dit-il.
Trois mosquées d’Edmonton ont récemment commencé à offrir des cours d’autodéfense aux femmes. Rapidement, toutes les places disponibles ont été comblées.