SHAFAQNA – lefigaro.fr : Un vendredi soir très dense sur le périphérique intérieur aux abords de la capitale. Une nouvelle mobilisation des chauffeurs de VTC provoque en effet d’importants embouteillages à l’entrée de Paris, sur le périphérique intérieur. À 16h30, il fallait compter jusqu’à 2 heures de bouchons de la porte de Saint-Cloud à la porte de la Chapelle, selon le PC mobilité de Radio France. La centaine de chauffeurs de VTC mobilisée se dirige vers l’aéroport de Roissy et ralentit l’autoroute A1. L’opération escargot est désormais terminée mais la ciculation reste difficile aux abords de la capitale.
Les manifestants réclament l’application stricte de la loi régulant le secteur et de meilleures conditions de travail, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils étaient rassemblés dès ce vendredi matin au Palais des congrès de la porte Maillot, où la ministre des Transports, Élisabeth Borne, participait à la Journée internationale des assises de la mobilité.
«On est là pour montrer à la ministre que les chauffeurs sont présents, déterminés, et qu’ils veulent l’application de la loi», a déclaré à l’AFP Helmi Mamlouk (FO-Capa VTC), co-organisateur du rassemblement avec le SCP-VTC. M. Mamlouk a également réclamé la création d’un tarif minimum, piste envisagée sous le quinquennat précédent, ainsi que «la fin de l’ingérence des plateformes» dans les discussions menées sur la profession. «Quand il y a des négociations sur l’hôtellerie, on n’appelle pas Booking ou Airbnb», autres plateformes de mise en relation, a-t-il lancé au micro.
Réunion le le 8 décembre
Votée fin décembre, la loi Grandguillaume a durci l’accès au métier de VTC pour mettre fin au contournement opéré par plusieurs milliers de chauffeurs Loti (transport collectif à la demande). Elle donnait un an à ces derniers pour réussir l’examen commun VTC-taxis ou obtenir une équivalence pour faire du transport individuel. Mais la ministre des Transports a accordé un délai supplémentaire aux chauffeurs qui auront engagé d’ici la fin d’année les démarches pour être en règle. Au rassemblement parisien, une pancarte dénonçait les «mois d’impunité supplémentaires» accordés aux chauffeurs Loti. Une autre proclamait: «Au pays des VTC, la Borne est reine et Uber est roi.»
Les plateformes «cassent les prix, c’est eux qui font la loi et il nous arrive de tourner à perte. Il y a beaucoup de sociétés qui arrêtent. Nous demandons un minimum au kilomètre», a déclaré Yassine Bensaci (UCP-Paca) depuis Marseille, où quelques chauffeurs s’étaient rassemblés «par solidarité avec (les) collègues parisiens».
Les représentants des taxis et des VTC (syndicats et plateformes) seront reçus le 8 décembre par Mme Borne, selon un courrier de la ministre consulté par l’AFP, afin de réaliser notamment un «point d’étape» sur l’application de la loi Grandguillaume. La réunion sera également l’occasion de lancer «des travaux de court et de moyen terme pour parvenir à une amélioration de la régularisation du secteur, en particulier par la discussion des questions relatives à une tarification minimum et à un encadrement du temps de conduite des chauffeurs».