Très belle et pleine de vergers et une destination pour les Grecs … Ainsi était Sana’a au XIXe siècle

by Sa Ma
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SHAFAQNA – Raseef22 par Mohamed Shaaban | Traduit par SHAFAQNA : «La ville est très belle, les maisons sont magnifiques et grandes et tout le bâtiment est en pierres taillées et en briques rouges brunes, les routes sont larges et propres, et les gens sont élégants et merveilleux.»

Renzo Manzoni a décrit la ville de Sana’a au Yémen qu’il visita en 1877 et 1878, et qui souffre aujourd’hui de l’une des plus grandes catastrophes humanitaires au monde, dans son livre “Yémen … visite à Sana’a” publié par le “Fonds social pour le développement – Yémen” En coopération avec l’Institut italienne ” Veneto “, et traduit en arabe par Massimo Khairallah, et revu par M. Mohamed Lotf Ghalib.

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L’attention de Manzoni était plus attirée par la tolérance des Sananiens (habitants de Sana’a) et l’absence de fanatisme, même avec les dirigeants turcs : il n’y avait jamais eu de conflit ni de querelle entre eux.

Les Grecs ont eu une part de vivre dans la ville. Ils avaient leurs magasins remplis de produits tels que les allumettes, les feuilles de cigarettes, les sardines, et toutes sortes d’alcool et de bière sans oublié les tasses, les lampes à huile, les miroirs et les vêtements.

Toutes ces marchandises ont été importées par des Grecs qui avaient déjà travaillé dans l’excavation du canal de Suez en Egypte, après leur travail, ils ont été déployés dans la région de Suakin au Soudan, à Mossawa’ en Éthiopie et à Hodeïda au Yémen pour atteindre Sana’a avec de grandes quantités de marchandises, notamment celles nécessaires aux Turcs.

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Musiques et chants

Ce qui a attiré l’attention de l’italien, c’était l’intérêt des Sananiens pour la musique.

Certains d’entre eux appartenaient à des groupes qui ne proposaient que des chants religieux dans les maisons, les musiciens publics comme les chanteurs et danseurs, constituaient «une classe spéciale méprisée par leurs habitudes, leurs chants et danses indécents, et les citadins avaient honte de leur appartenir».

Les musiciens qui travaillaient dans les villes des nomades, ils se déplaçaient d’une région à une autre avec leurs femmes, et gagnent leur vie avec ce métier, et jamais une femme de la ville n’oserai danser et chanter en public».

Les travailleurs domestiques

Manzoni est entré dans plusieurs maisons de la ville et a remarqué qu’ils étaient remplis d’un grand nombre de domestiques qui étaient très bien traités. Il a dit qu’ils s’acquittaient de très peu de tâches, de sorte que «le pire domestique en Europe, et sans trop d’effort, puisse effectuer un travail quotidien pour quatre ou cinq domestiques arabes», comme il l’a décrit.

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Cependant, les hommes étaient incapables d’embaucher des travailleuses, ni les femmes ne pouvaient employer des travailleurs hommes, et il n’y avait pas d’eunuques au Yémen, les Juifs n’avaient pas le droit d’employer des domestiques musulmans, par contre cela semblaient autorisés aux chrétiens, selon Manzoni.

 

Les Femmes de Sana’a

Pendant son voyage d’Aden à Sana’a, l’Italien s’est arrêté devant beaucoup de tribus, ce qui lui a permis de faire des comparaisons entre les femmes de ces tribus et celles qui habitaient Sana’a, décrivant ces dernières comme étant les plus belles, et que leur peau était plus blanche.

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Leurs cheveux sont très longs, souvent noirs et constamment placés derrière la tête à l’exception de la mèche tombante sur le front qui est légèrement raccourcie et laissée vers l’avant, Alors que les cheveux de derrière sont libres ou peignés sous la forme de tresses simple toujours, parce qu’elles croient que cela porte chance.

Les femmes des nobles et des riches vivaient dans l’opulence et étaient connus pour leur diversité dans leurs robes, mais seulement dans leurs maisons ou dans le «harem» qu’elles visitaient. La chemise est en tulle très doux, blanc, rose, bleu ou jaune clair, est brodée de soie et d’or et décorée de motifs brillants.

Mais c’est complètement différent dans la rue, « Les femmes portent par-dessus leurs robes, selon la différences de leur statut social, un grand-voile en coton ou une tunique normale de couleur foncée qui recouvre tout le corps de la tête aux pieds. Tout le visage est recouvert d’une serviette en tissu léger sans trous au niveau des yeux et du nez.

Ce voile couvre aussi bien les riches robes des épouses des hommes nobles, ainsi que les robes des femmes pauvres de statut social inférieur. Ainsi, dans les rues, il était difficile de prédire si ces draps sombres et foncés cachaient une femme riche ou pauvre, une jolie jeune femme ou une vieille femme.

Cependant, Manzoni a souligné que les femmes ont laissé une partie de la peau du pied à découvert, et cela suffisait pour deviner si la femme était une jeune fille ou une femme âgée.

 

Harem

Manzoni, qui est entré dans de nombreuses maisons à Sana’a, n’a pas manqué de signaler l’existence d’appartement de femmes appelé “harem”, séparé de ceux habituellement habités par les hommes et qui accueillent les visiteurs.

Selon l’explorateur, on croit en Europe que le “harem” est un lieu de divertissement dédié à l’immoralité et à satisfaire les désirs, et cette croyance est tout à fait erronée. Là, habite la mère, l’épouse, et les sœurs du maître de maison, la décence et la discipline stricte dominent le lieu qui ressemble à la résidence des nonnes en Europe.

Dans le harem des riches, il y a beaucoup de travailleuses qui ne peuvent pas être vu par le maitre de maison, les domestiques ne sont pas employées pour satisfaire la convoitise du maître, mais chacune d’entre elles fourni un service spécial à ses femmes. Il y en a une qui est affectée pour soigner la garde-robe, une pour servir la nourriture, une autre pour le café, quelques-unes affectés dans la cuisine et beaucoup s’occupent de la lessive et la couture.

 

Éducation et loisirs

Bien qu’il erra beaucoup dans les ruelles et les maisons de Sana’a, Manzoni ne rencontra pas de femme éduquée, les femmes de Sana’a ne savaient ni lire ni écrire et maîtrisaient seulement la cuisine, le tricotage et la broderie, et ne s’occupaient que de la maison, surtout la préparation de la nourriture familiale.

Ainsi, elles passaient leur temps à se colorer les mains et les pieds avec du henné, les sourcils et les cils avec du kohol, et le reste du temps, elles le passaient à se décorer et s’embellir dans le but de stimuler l’admiration de leurs maris.

 

Des jours de chance et de malheur

Les simples gens du commun de Sana’a, qui ne savait pas lire, croyaient en la magie et la manifestation des esprits. L’explorateur italien a dit que ceux appartenant aux classes sociales inférieures se précipitaient vers les liseurs de bonne aventure pour prédire les bonnes chances ou les malchances, mais ceux appartenant aux classes riches et aisées ne croyaient qu’à l’ «Astrologie».

Les habitants de la ville yéménite ont eu des jours de chance et des jours de malchance. Les jours chanceux sont ; le lundi consacrés au mariage, et le jeudi qui est le jour béni, et le vendredi le plus chanceux, qui rappelle la migration du prophète Mohammad de La Mecque à Médine qui correspond à ce jour.

Dimanche et mercredi sont des jours non classés, mardi est une journée de malchance, appelée Journée du sang, car la majorité des martyrs musulmans sont morts ce jour-là. Les Yéménites considèrent samedi le pire jour de tous, car il représente un jour de fête chez les Juifs, reflétant le point de vue qu’ils ont porté sur cette communauté.

Au cours de l’année, il y a aussi des jours spécifiques pour la chance ou la malchance. Le pire de tout était le dernier mercredi du mois de Safar, car les gens craignent de quitter leurs maisons par peur des accidents, car ils croient que ce jour est le jour de fête des démons.

 

Awliya et Darwish

À Sana’a, l’explorateur italien a remarqué l’influence des Yéménites par leurs illustres aïeux morts et vivants, et ces derniers reçoivent la sanctification qui leur a été octroyée par les croyances publics, selon Manzoni, ces croyances ont souvent été altérées et exploitées de manière flagrante.

L’étonnement du l’explorateur était le regard des gens à ceux qu’il qualifia de «stupides et d’imbéciles», et inoffensif comme des hommes que Dieu a préféré aux autres. Ces derniers auraient pu violer toutes les lois religieuses et les normes sociales, comme marcher nue dans la rue sans que personne ne proteste ; car tout le monde considérait que leur âme était submergée par la contemplation de Dieu.

En ce qui concerne les derviches « où bien, ils sont plus pieux et plus religieux que les autres, ou bien ils prétendent l’être, et la plupart d’entre eux sont des Turcs et des Perses qui prouvent leur sainteté en prétendant manger des pierres, du verre ou du métal. Et prétendent qu’ils perforent leurs corps sans ressentir de douleur ou de causer des blessures, et élèvent des scorpions et des serpents, Et mettent sur leurs bras des braises ardentes sans se brûler. ”

«En somme, ce sont des charlatans qui vivent de l’aumône, qu’ils demandent ou qu’ils reçoivent sans avoir besoin de demander, et pourtant les Arabes du Yémen ont très peur d’eux parce qu’ils les considèrent comme source de terrible malheur», a déclaré Manzoni.

 

Parc du paon (Tawous)

Il y a beaucoup de vergers et de champs de légumes qui s’étendent à travers Sana’a, mais le meilleur d’entre eux selon Manzoni c’est le parc du paon, caractérisé par sa grande surface, et riche en fleurs, arbres fruités et légumes de toutes sortes, il a été soigneusement planté.

Le parc représentait un lieu de pureté pour les maîtres turcs qui venaient porter des bouteilles de «‘Arq» (boisson alcoolique) et des verres, assis à l’ombre des arbres, buvant la liqueur, et mangeant le fruit avant le déjeuner, ou servant d’apéritif à la turque.

 

Faux croyances et préjugés

Tout ce qui a été dit dans le livre de Manzoni sur les Sananéens n’était pas complétement positif, il a mentionné des choses qu’il considérait comme étranges et illogiques, et certains de ses points de vue découlent de préjugés sur d’autres peuples, dont il a adopté lui et de nombreux autres explorateurs occidentaux qui ont écrit sur les régions visitées et montré dans leurs écrits un mépris pour les autres cultures.

Par exemple, il décrit les gens de commun d’une soumission servile envers ceux qui leurs sont supérieurs et dit que chaque fois qu’une personne spéciale passe, les hommes cessent de fumer et se tiennent debout respectueusement en attendant son salut. Il a dit qu’il était habituel pour une personne de se décrire devant les anciens en écrivant ou en disant «votre humble serviteur».

Son jugement apparaît sur ceux qui rencontrent, lorsqu’il dit : “J’ai vu plusieurs fois au Yémen où des tribus entières d’hommes et de femmes d’apparence très laide, à l’opposé on trouve d’autres tribus avec de bels hommes et de très ravissantes femmes”.

Lors d’une de ses visites, on lui a demandé de traiter des patients malades, car les résidents de la région le considéraient comme un médecin. Son interprétation fut de globaliser le phénomène à tous les pays islamiques, car il considéra que dans tous les pays islamiques, l’européen est supposé tout connaitre du moment qu’il sait lire et écrire. Par conséquent, son opinion est que l’arabe est ignorant,” il croit que toute la connaissance de l’humanité est contenue dans un livre, et chaque fois qu’un homme pourrait lire ces pages, il est sensé tout savoir.”

Comme le livre nous parle de Sana’a ainsi vécu par l’écrivain, il nous donne également une idée des croyances qui prévalaient dans la culture italienne sur le monde islamique, ce qui s’est avéré pour lui incorrect, et parfois tout à fait contraire à la vérité. Il dit, par exemple, que le mois de Ramadan (ou “Ramzan” selon la prononciation turque) n’est pas comme on le trouve dans les croyances populaires des Italiens, un mois de plaisir pour les musulmans, c’est un moment de jeûne cruel qui devient une obligation pour tous les musulmans de 14 ans.

De l’avis du professeur d’histoire moderne et contemporaine, le Dr Abdel Wahab Shaker, les livres de l’explorateur doivent être traités avec prudence ; parce que c’est un témoignage de l’emploi de leurs idéologies intellectuelles dans leur vision de l’histoire des Arabes et des Musulmans, Par conséquent, leurs écrits sont remplis d’inexactitudes historiques.

L’ignorance de la religion islamique et du patrimoine intellectuel à l’intérieure des sociétés arabes par les explorateurs européens en plus de leur faiblesse dans la langue arabe et la mauvaise traduction de leurs attendant, a contribué à l’extraction de certaines coutumes et traditions de leurs racines historiques, et l’ont perçu selon le point de vues de la culture occidentale et donc comme des signes d’arriération par rapport à l’époque moderne. a dit Shaker à Raseef22.

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