Tradition de Chaâbana à Tétouan au Maroc

by Pey Bahman Z
Maroc, Tradition de Chaâbana à Tétouan

SHAFAQNA – Mapexpress: Les préparatifs des habitants de Tétouan et des banlieusards pour le mois sacré de Ramadan ont connu plusieurs changements, et l’intérêt pour de nombreuses traditions qui étaient essentielles dans la préparation spirituelle pour le meilleur des mois, y compris la tradition de Chaâbana (localement dénommée Noskha) commence à disparaitre pour des traditions quelque peu intrusives, contrairement à ce qui était le cas au cours des dernières décennies.

Les habitants de Tétouan accordent une attention particulière au mois de Chaâbane en général, et surtout à la mi-Chaâbane, une nuit bénie où la qibla (direction pour faire les prières) a été transférée de la mosquée Al-Aqsa à la mosquée Al Haram à la Mecque, ce qui a constitué un fait marquant dans l’histoire des musulmans, et un tournant dans la vie de la communauté musulmane.

Et à l’instar des autres musulmans de toutes les époques depuis celle des Compagnons, que Dieu soit satisfait d’eux, les habitants de Tétouan considèrent la nuit de la mi-Chaâbane comme une nuit bénie et éminente, à laquelle une attention particulière doit être accordée pour obtenir la satisfaction divine et préserver l’héritage socioculturel.

Les Tétouanais et les banlieusards tiennent ainsi à célébrer la “Noskha” à la mi-Chaâbane, en optant pour le jeûne de cette journée pour gagner sa grande vertu, mais aussi en rendant hommage aux “Fkihs” (prédicateurs) des écoles coraniques, les lecteurs et apprenants du Saint coran, et aux étudiants des instituts de l’enseignement religieux, tout en préparant des cérémonies en leur honneur, en plus de faire des dons aux pauvres et aux nécessiteux, et de profiter de la lecture du Coran en ce jour spécial.

Ils veillent également à rompre collectivement le jeûne de cette journée, lire des versets coraniques, des Dikrs et de louanges du Prophète Sidna Mohammed, prière et paix sur Lui, faire des invocations pour leurs défunts et ceux de tous les musulmans, et à multiplier les prières sur le prophète, en plus de préparer le plat traditionnel “trid”, communément appelé par les Marocains “Rfissa”.

Le lendemain de la Chaâbana est considéré comme le début réel des préparatifs pour le Ramadan, non seulement en termes de préparation des gâteaux traditionnels qui caractérisent la région nord du Royaume, mais aussi en matière de nettoyage des maisons, afin qu’elles soient prêtes à accueillir le mois sacré de Ramadan, durant lequel le Coran a été descendu, et pour qu’une atmosphère spirituelle règne tout au long du mois.

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A cet effet, les préparatifs pour accueillir le mois sacré du Ramadan ne se limitent pas à la préparation des recettes incontournables, les gourmandises et des traditionnels mets du Ramadan, comme le sont les coutumes qui prévalent actuellement, mais ce doit plutôt être l’aspect spirituel qui règne en ce mois béni.

Passer de bons moments, au cours des jours précédant le Ramadan, en forêts situées aux environs de la ville, dont celles de “Saniyat Rmel”, “Boujdad”, “Kitan”, “Boujarah”, “Ain Bouanan”, “Korat Sbaâ” et “Beni Saleh”, “Torita” et de “Gorguiz”, était aussi l’une des coutumes des habitants de Tétouan, le but étant de permettre aux femmes de distiller l’eau des fleurs d’oranger (Maa Zhar) et de rose, qui constitue l’un des ingrédients indispensables pour préparer les gâteaux traditionnels typiquement tétouanais.

Cependant, de nombreuses personnes ont commencé à limiter les préparatifs pour le Ramadan dans la célébration de la nuit de mi-Chaâbane, à travers l’organisation de soirées de “divertissement” de l’âme, contrairement à ce que faisaient leurs prédécesseurs, à une époque où plusieurs familles marocaines s’attachent encore aux traditions authentiques et aux coutumes liées à ce jour particulier.

Et comme pour les autres traditions, la célébration de la nuit de la mi-Chaâbane se limite, de nos jours, aux actions à caractère spirituel et religieux, en particulier la fréquentation des mosquées et des zaouias en ce jour béni.

Avec les changements de temps, certaines coutumes et traditions précédant le Ramadan sont devenues plus enracinées dans la pensée, et sont parfois renouvelées, tandis que d’autres ont été oubliées et ne sont plus connues par les nouvelles générations, alors qu’elles constituent une partie essentielle de l’héritage des coutumes de la société marocaine en général, et tétouanaise en particulier.

 

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