Source de pensée chiite (2) ; La sounnah

by Reza
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SHAFQNA – Avant d’étudier les doctrines et pratique chiites, il est nécessaire de savoir les sources sur lesquelles se basent les chiites pour comprendre l’Islam. Dans ce qui suit nous allons étudier les quatre source (bases) de pensée chiite, c’est-à-dire les quatre source sur lesquelles, du point de vue chiite, tout investigation sur l’Islam doit se reposer : Le Glorieux Coran, La Sounnah (tradition prophétique), le raison et le consensus.

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La sounnah

Après le Glorieux Coran, la source la plus importante pour comprendre l’Islam, et donc la pensée chiite, est la sounnah du Prophète Mohammad, comprenant ses paroles et actions. Le Coran accorde lui-même cette haute position au prophète, comme celui qui est responsable d’expliquer le Coran (16 :44), d’enseigner le Coran et la sagesse (62 :2). Le prophète est l’exemple parfait pour les croyants (33 :21). Il ne parle jamais de sa part (53 :3). Les musulmans sont tenus de respecter ce qu’il leur donne et ce qu’il leur interdit (59 :7).

Sachant les versets précités et beaucoup d’autres versets concernant la qualité du Prophète et prenant en considération la signification d’être un messager divin directement choisi par Dieu et Qui lui a parlé, les chiites ainsi que d’autres musulmans, cultivent un esprit d’amour et de dévotion sincère pour le Prophète Mohammad.

Les gens de la maison du Prophète

On ne trouve aucun désaccord parmi les musulmans sur la validité de suivre les enseignements des gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam, spécialement selon la vue sunnite qui considère même que tous les compagnons du Prophète sont de sources valables pour comprendre l’Islam (1) . Ce fait devient encore plus clair si l’on se réfère aux traditions du Prophète  sur les gens de sa maison et examinions les paroles des érudits sunnites sur le savoir de Ali et les membres de la maison du Prophète. Par exemple, Imam Malik dit : « Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, et aucune inspiration n’a atteint le cœur d’un être humain mieux que Jafar b.Mohammad, qui est distingué par son savoir, sa piété, son ascétisme, et sa servitude à Dieu ». C’est ce que Ibn Taymiyah rapporte d’Imam Malik dans son livre (2).

Dans une étude sur ceux qui ont rapporté d’Imam Sadiq (a.s.), Shaykh al Moufid (mort en 413AH) dans son Al-Irshad soutient que les rapporteurs dignes de confiance parmi les différentes écoles de pensées étaient au nombre de 4000. Ainsi, il n’y a ici aucune ambiguïté et c’est pourquoi beaucoup d’érudits sunnis tels que feu Shaykh Shaltut ont clairement émis que chaque musulman peut agir selon l’une des cinq écoles de pensée de figh :Jafari,Hanafi,Hanbali,Maliki et Shafii.

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La raison en est claire, car si Imam Jafar as Sadiq, par exemple, ne possédait pas plus de savoir ou un meilleur accès au savoir de Prophète que les autres, on devra admettre qu’il devait être au moins égal aux autres, spécialement si l’on a dans l’esprit ceux qu’il a enseigné tels que Abou Hanifah, l’Imam des musulmans Hanafis qui a suivi les cours d’Imam Jafar as Sadiq pendant deux ans.

Les gens qui sont instruits ou qui cherchent la vérité doivent par conséquent examiner toutes les sources islamiques disponibles, et atteignent ainsi une conclusion sur la voie qui mène les musulmans à la vie exemplaire.  L’une des sources riches est certainement les enseignements des gens de la maison du Prophète.

Maintenant, voyons s’il est nécessaire de se référer aux gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam. Pour répondre, je me concentrerai seulement sur des traditions du Prophète raconté par un grand narrateur sunnite qui est accepté des érudits aussi bien chiites que sunnites. Mais préalablement, il faut noter que tous les enseignements des gens de la maison du Prophète étaient toujours basés sur le Glorieux Coran et la sounnah du Prophète. Il ne faut penser, par exemple, qu’Imam Sadiq (a.s.) disait quelque chose selon son opinion personnelle sur l’Islam. Ce qu’ils ont émis, est exactement ce qu’ils ont eux-mêmes reçu du Prophète. Il y a beaucoup de traditions sur ce sujet. Par exemple, dans Usul Al Kàafi, nous trouvons qu’Imam Sadiq a dit que ce qu’il émet est ce qu’il a reçu du Prophète à travers son père et ses ancêtres.

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Une de ces traditions est la fameuse tradition de Thaqalayn. Cette tradition a été émise par le Prophète en différentes occasions, y compris le jour de ‘Arafat dans son dernier pèlerinage et le 18 Zilhajj à Ghadir Khoum. Malgré des différences mineures dans la formulation, l’essence reste la même dans toutes les versions. Par exemple, dans une version de la tradition, le Prophète a dit :

« O les gens, je laisse parmi vous deux choses précieuses : le Livre de Dieu et les gens de ma maison. Aussi longtemps que vous vous y accrocheriez vous ne vous égarerez pas ».

Ou dans une autre tradition le Prophète a dit :

« Je laisse parmi vous deux choses précieuses, auxquelles si vous vous accrochez vous ne vous égarerez pas après moi : le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et les gens de ma maison. Ces deux choses ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’elles me retrouvent près de la fontaine, le Jour du Jugement. Prenez soin du traitement que vous leur réserverez après moi. »

Cela montre que le Prophète se souciait de la façon dont les musulmans, ou au moins une partie d’eux, allaient traiter le Coran et les gens de sa maison. Dans une autre tradition il a dit :

« Je laisse deux successeurs : le premier, le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et le deuxième, les gens de ma maison. Ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi près de la fontaine de Kawthar. »

On trouve les traditions précitées dans les sources majeures sunnites, telles que : Sahih de Muslim (Vol.8, p.25, n 2408), Musnad d’Imam Ahmad (Vol.3, p.388, n 10720), Sunan de Darimi ( Vol.2, p.432), et  Sahih de Tirmidhi (Vol.5, p6432, n 3788). Elles sont aussi mentionnées dans les livres tels que Usd al-Ghabah d’Ibn Athir ( Vol.2, p.13), Al-Sunan al-Kubra de Bayhaqi (Vol.2 p.198) et Kanz al-‘Ummal (Vol.1, p.44).

Maintenant réfléchissons sur le contenu de ce hadith, c’est-à-dire le fait que le Prophète ait laissé deux choses importantes : Le Coran et les gens de sa maison, et qu’aussi longtemps que les gens s’attacheront à ces deux choses, ils ne s’égareront pas. Cela montre que ces deux choses doivent toujours être en harmonie l’une et l’autre, et qu’elles ne se contrediront jamais. Sinon, le Prophète n’aurait pas donné l’instruction de les suivre toutes deux.

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D’ailleurs, les gens ne sauraient quoi faire si les gens de la maison du Prophète leur diraient d’aller dans une direction et le Livre de Dieu dans une autre direction. Bien que ce hadith  soit implicitement incompréhensible à première vue, le Prophète l’explique lui-même explicitement en confirmant « … ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils me rejoignent près de la fontaine de Kawthar ».

Ainsi, ce hadith dans toutes ces versions indique que :

  • Depuis le temps du Prophète jusqu’à la fin du monde, le Livre de Dieu et les gens de sa maison seront toujours ensemble
  • Personne ne peut dire que le Livre de Dieu est suffisant, et que nous n’avons pas besoin des gens de la maison du Prophète, et vice versa, car le prophète a clairement dit : Je laisse deux choses importantes (lourdes de conséquence) auxquelles vous devez vous référer, et si vous vous y conformez, vous ne serez pas traduit en erreur.
  • Les gens de la maison du Prophète sont exempts d’erreurs et ils sont toujours fidèles.
  • Il est aussi intéressant de noter que selon ce hadith, les gens de la maison du Prophète, comme le Coran lui-même, resteront continuellement valables jusqu’au Jour du Jugement et le Paradis. Ainsi les gens de la maison du Prophète ne disparaitront jamais, même pour une courte durée.

L’autre hadith est celui de Safinah (bateau). Tous les musulmans ont rapporté que le Prophète a dit :

« Sachez qu’en vérité l’exemple des gens de ma maison parmi vous est comme l’exemple du bateau du Prophète Noé. Ceux qui sont montés à bord du bateau de Noé ont été sauvés, et ceux qui ont refusé de la faire se sont noyés ».

Le hadith de Safinah dans ces différentes versions insiste sur le même fait et peut être trouvé dans différents livres sunnites. Pa exemples, on le trouve dans Mustadrak de Hakim Nishaburi, Vol.3, pp.149et151, Arba’in Hadith de Nabahani , al-Sawa’iq al-Muhriqah de Ibn Hajar entre autre.

Par conséquent, selon cette série de hadith, l’appel au guidance par les gens de la maison du Prophète est une nécessité extrême.


(1) Les musulmans sunnites disent que celui qui a vu le Prophète en croyant en lui est considéré comme un compagnon du Prophète et peut être suivi pour acuérir la connaissance sur l’Islam. Par conséquent, les membres de la maison de Prophète tels que Imam Ali (a.s.) et Fatimah (a.s.) qui ont toujours été avec le Prophète et qui avaient des relations très proches avec le Prophète peuvent être naturellement suivi.

(2) Al-Tawassul wa al-Wasilah, p.52, première edition.

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