« Regrettable », « irresponsable » : le choix de Trump sur Jérusalem condamné dans le monde entier

by Reza
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SHAFAQNA – Le Monde : La décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël a déclenché une vague de critiques de la part de la communauté internationale et fait craindre une nouvelle intifada au Proche-Orient.

Le statut de Jérusalem est au cœur des discussions de paix Proche Orient. Tout en accédant à une demande très ancienne des autorités israéliennes, M. Trump s’est bien gardé en retour d’évoquer la position des Palestiniens. Ces derniers revendiquent la partie orientale de la ville divisée à l’issue de la première guerre israélo-arabe, en 1948, pour y installer aussi la capitale d’un éventuel Etat. Les autorités israéliennes ont toujours exclu un éventuel partage de la ville, réunifiée par la force à la suite de la guerre de 1967.

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La réaction de l’ONU n’a pas tardé. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a souligné qu’il n’y avait « pas d’alternative à une solution à deux Etats ».

« Je me suis toujours opposé aux mesures unilatérales susceptibles de compromettre le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Le statut de Jérusalem est un problème qui doit être résolu à travers des négociations directes entre les deux parties, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU, et en prenant en compte les préoccupations légitimes des Palestiniens et des Israéliens.

Dans ce moment de grande inquiétude, je veux être clair : il n’y a pas d’alternative à une solution à deux Etats. Il n’y a pas de plan B. »

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence vendredi matin. Cette réunion a été demandée par huit pays sur les quinze qui forment le Conseil. Il s’agit de quatre européens (Suède, France, Italie et Royaume-Uni), de deux sud-américains (Bolivie et Uruguay) et de deux africains (Egypte et Sénégal).

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« C’est une décision regrettable, que la France n’approuve pas et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré le chef de l’Etat français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse, à Alger.

« Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale qui concerne toute la communauté internationale, le statut de Jérusalem devra être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens dans le cadre de négociations sous l’égide des Nations unies. »

Le président a rappelé « l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ».

« Pour l’heure, je lance un appel au calme, à l’apaisement et à la responsabilité de tous, nous devons éviter à tout prix les violences et privilégier le dialogue, a-t-il dit. La France est prête avec ses partenaires à prendre toutes les initiatives utiles en ce sens. »

Mercredi, la chancelière allemande, Angela Merkel, citée dans un tweet de son porte-parole Steffen Seibert, a déclaré que le gouvernement ne soutenait pas la décison de Donald Trump, et que le statut de Jérusalem « ne peut être négocié que dans le cadre d’une solution de deux Etats ».

La chef de la diplomatie européenne, Frederica Mogherini, s’est également exprimée dans un communiqué à ce sujet, déclarant que l’Union européenne exprimait « sa sérieuse préoccupation » et les « répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix ».

Theresa May, la première ministre britannique, a fait connaître son désacord avec la déclaration américaine « avant un accord final » sur le statut de Jérusalem. Tout en se positionnant également contre «  la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem ».

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Une position partagée par l’Italie. Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a estimé que le futur de la « Ville sainte, unique au monde », devait être « défini dans le cadre d’un processus de paix fondé sur les deux Etats, Israël et Palestine »

« Nous condamnons la déclaration irresponsable de l’administration américaine (…). Cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU », a réagi le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, sur Twitter.

Avant la déclaration, qui avait été largement anticipée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu : la reconnaisance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats-Unis « ferait le jeu des terroristes ».

L’Arabie saoudite a regretté également la décision du président américain, jugeant qu’elle est « injustifiée et irresponsable », dans un communiqué du Palais royal cité par les médias d’Etat.

Le gouvernement de Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé comme « une violation du droit international et de la charte des Nations unies » l’annonce faite par Donald Trump. Il a affirmé que le droit international et la charte de l’ONU « soulignent que le statut de Jérusalem doit être décidé via des négociations, et considère toutes les mesures unilatérales visant à imposer des réalités nouvelles sur le terrain comme nulles et non avenues ».

Le ministère iranien des affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « provocation et une décision insensée de la part des Etats-Unis (…) qui va provoquer une nouvelle Intifada et pousser à des comportements plus radicaux et à davantage de colère et de violence ».

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