Prières de rue à Clichy : le bras de fer se jouera au tribunal à la rentrée

by Reza
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SHAFAQNA – Le Parisien par Anne-Sophie Damecour : C’est désormais devant les tribunaux que le maire de Clichy et l’union des associations musulmanes (UAMC) vont régler leurs comptes. Plusieurs procédures seront plaidées le 4 septembre prochain.

Il ne s’agissait que d’une audience de procédure, mais elle présage de plaidoiries offensives. Ce mardi, la 14e chambre du tribunal de Nanterre a défini la date à laquelle seront examinées les procédures liées aux prières de rue de Clichy, en l’occurrence le 4 septembre prochain. D’ici là, les avocats des deux parties, Me Drai pour la mairie et Me Alimi pour l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) vont pouvoir aiguiser leurs arguments. Car dans cette affaire, chaque partie poursuit l’autre pour des motifs différents.

L’UAMC, expulsée le 22 mars dernier d’un local municipal à la suite d’une décision du Conseil d’Etat, avait décidé de protester en organisant chaque vendredi des prières de rue devant la mairie, réunissant plusieurs centaines de fidèles. Jusqu’au 10 novembre, date à laquelle le maire (LR) Rémi Muzeau, organisait une manifestation en écharpes, entouré d’une centaine d’élus pour dénoncer ce qu’il considérait comme un trouble à l’ordre public.

Une journée entière prévue pour l’audience

Juste avant ce coup de force, qui avait poussé le ministre de l’Intérieur à interdire les prières de rue, l’édile s’était exprimé en direct sur LCI, évoquant notamment « des prêches arabes, des prêches avec des appels au meurtre ». Des propos qui lui valent d’être poursuivi par l’UAMC pour « diffamation et incitation à la haine raciale ». Ce mardi, l’avocat de l’association a précisé que la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) se constituaient partie civile dans cette affaire.

De son côté, la municipalité poursuit l’association via son président, Mohand Kazed, pour l’organisation non déclarée en préfecture des 34 prières de rue qui se sont déroulées sur le boulevard Jean-Jaurès, puis sur la place du marché, entre mars et novembre 2017. Un sujet complexe puisque même si les rassemblements n’ont pas été déclarés officiellement chaque semaine et donné lieu à un récépissé délivré par la préfecture, ils étaient de fait autorisés et même encadrés par un important dispositif policier.

Il faudra désormais attendre le 4 septembre pour que le maire et le responsable de l’association ne s’expliquent à la barre. « Dans la sérénité », a précisé le procureur de la République, comme une incantation à l’adresse des deux avocats, déjà prêts à plaider et à défendre les intérêts de leurs clients respectifs. De l’électricité dans l’air et quelques piques ponctuées par l’injonction de la présidente. « On ne joue pas aujourd’hui », tentait Florence Lasserre-Jeannin pour détendre l’atmosphère. Avant de prévoir une journée entière pour l’audience de la rentrée.

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