Premier imam à diriger la prière d’ouverture du Sénat en Oklahoma

by Pey Bahman Z
Etats-Unis, Oklahoma, Coran

SHAFAQNA – Oumma: Sous la coupole du capitole de l’Etat de l’Oklahoma, le cœur d’une figure de l’islam local battra plus vite que d’ordinaire, les 29 et 30 mars prochains, lorsque viendra l’instant mémorable de monter à la tribune pour prononcer, devant une assistance qui les écoutera religieusement, deux prières historiques. Les premières qui feront retentir à deux reprises, derrière les murs d’une enceinte parlementaire plus habituée à d’autres invocations, les modulations nuancées propres à la récitation du Noble Coran.

C’est à l’heureux Imad Enchassi, l’imam principal de la Société islamique du Grand Oklahoma City, qu’échoit l’insigne honneur de diriger deux prières matinales chargées d’émotion, qui resteront sans nul doute gravées dans les mémoires, mais aussi dans le marbre de l’histoire du Midwest des Etats-Unis.

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A l’approche de son entrée marquante dans le saint des saints du pouvoir législatif, le cœur de ce haut dignitaire religieux s’emballe, et palpite déjà. Littéralement transporté de joie, Imad Enchassi est également pétri de gratitude envers la femme qui lui a ouvert grand des portes cossues qu’il pensait hermétiquement closes : la sénatrice démocrate Carri Hicks.

Des portes qui lui paraissaient d’autant plus infranchissables qu’elles s’étaient refermées brutalement et irrévocablement devant lui, il y a trois ans, sous une présidence dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne faisait pas dans la dentelle : celle de l’ère Trump…

« Oui, je l’avoue, mon cœur bat très fort à quelques jours de prononcer deux prières d’ouverture  exceptionnelles, uniques dans les annales de la politique locale, qui me semblaient inimaginables il y a peu encore », a-t-il confié, le visage traversé d’un sourire radieux, ajoutant : « Je ne voulais pas subir un nouvel affront cuisant de la part des autorités locales, qui fut ressenti très durement par l’ensemble de mes coreligionnaires. Aussi, mon bonheur, que partage la communauté musulmane de l’Etat d’Oklahoma, est-il total aujourd’hui.»

Un bonheur des plus communicatifs, auquel s’associe pleinement une infatigable bâtisseuse de ponts interreligieux, la Révérende Shannon Fleck. Ce qui met particulièrement en joie la directrice de la Conférence des églises de l’Oklahoma, c’est qu’elle n’aura pas eu besoin, cette fois-ci, de prendre son bâton de pèlerin pour que résonne, bien au-delà des murs du Sénat, une prière inédite, au cœur d’une Amérique pluriculturelle et confessionnelle, où il n’est plus rare que se côtoient dans le paysage les clochers et les minarets.

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