Nigeria: rare apparition publique d’un leader chiite emprisonné

by Za As

SHAFAQNA – TV5Monde : Un leader religieux chiite emprisonné depuis plus de deux ans au Nigeria a fait mardi une rare apparition publique, lors d’une audience devant un tribunal, en relation avec des affrontements meurtriers qui avaient opposé ses partisans à l’armée en 2015.

Ibrahim Zakzaky, chef du Mouvement islamique du Nigeria (IMN), et son épouse, ont été transférés de la prison d’Abuja à la Haute cour de justice de l’Etat de Kaduna (nord) pour répondre de nombreux accusations.

C’est la deuxième fois seulement que le religieux apparait en public depuis son arrestation en décembre 2015, après les violences qui avaient secoué la ville de Zaria (Etat de Kaduna).

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“Sa santé se dégrade et si vous aviez eu l’occasion de le voir aujourd’hui, c’était évident”, a déclaré à l’AFP son avocat, Maxwell Kyon. Le religieux, avait perdu la vue de son oeil gauche lors des violences de 2015, “avait besoin d’un bâton pour se déplacer”.

“Sa femme elle (aussi) marche avec une canne, elle s’est fait sérieusement tirer dessus au niveau de la jambe”, a ajouté Me Kyon.

L’avocat a affirmé que c’était la première fois qu’il pouvait parler à son client, depuis qu’un juge a récemment ordonné de lui garantir l’accès à son conseil juridique.

“Nous avons pu parler avec lui et sa femme pendant seulement cinq à dix minutes”, a affirmé Me Kyon.

La salle d’audience était gardée par des soldats et les membres du public comme les médias n’ont pas été autorisés à entrer.

Ibrahim Zakzaky devait être formellement inculpé mardi, mais en l’absence d’autres accusés l’audience a été ajournée au 21 juin, selon le procureur, Dari Bayero.

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“Nous ne pouvions pas continuer parce que les autres accusés n’ont pas été présentés”, a déclaré M. Bayero. “Nous avons demandé son maintien en détention”.

Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé la détention du leader chiite illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n’a jamais été exécutée par les autorités nigérianes.

Ses partisans ont organisé ces dernières semaines une série de manifestations dans Abuja pour réclamer sa libération, débouchant sur des heurts avec la police et de nombreuses arrestations en avril.

Des organisations de défense des droits humains ont accusé l’armée nigériane d’avoir tué plus de 300 partisans de l’IMN pendant les violences de Zaria, ce que les autorités ont toujours démenti.

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