Nigeria: apaisement dans le Nord entre communautés musulmanes et chrétiennes

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SHAFAQNA – Les Arewa Youths, groupe radical de jeunes musulmans du Nigeria, qui avaient donné jusqu’au 1er octobre aux Igbos pour quitter le nord du pays, ont finalement levé leur ultimatum, quelques jours après les mises en garde du président Buhari.

« Par respect pour nos valeurs nationales, pour nos aînés et nos leaders, nous sommes heureux d’annoncer la suspension immédiate de la demande d’expulsion » des Igbos, minoritaires dans le Nord, selon le porte-parole de l’organisation, Abdulazeez Suleiman.

En juin, ce groupe radical de l’Etat musulman de Kaduna, avait ordonné aux Igbos – grand groupe communautaire à majorité chrétienne issu du sud-est du Nigeria – de quitter le Nord, peuplé par des Haoussas musulmans.

« Nos discussions avec le vice-président Yemi Osinbajo, et plus récemment avec le conseiller pour les affaires politiques du président Muhammadu Buhari (qui a repris ses fonctions lundi, après trois mois d’absence) ont été fructueuses », a précisé le groupe des Arewa Youths dans un communiqué daté de jeudi.

L’ultimatum faisait écho aux messages sécessionnistes et virulents de l’Ipob, le mouvement pour les peuples indigènes du Biafra, sous l’égide de son chef charismatique, Nnamdi Kanu, qui défend de son côté le peuple Igbo.

A son retour au Nigeria, après plus de 100 jours d’absence pour raisons médicales, le président Buhari s’était inquiété de la situation sécuritaire et de la montée des discours sécessionnistes.
« J’ai eu le regret de remarquer, pendant mon absence, que des commentaires (..) ont dépassé la ligne rouge, mettant en cause la question de l’existence de notre nation », avait-il souligné lundi dans son premier discours.

Restaurer le calme, empêcher les « les violences ethniques instrumentalisées par des politiciens véreux » est devenue la priorité de l’ancien général.

Le groupe de l’Arewa donne toutefois des conditions, notamment économiques, reprochant aux commerçants igbos de « prendre en otage et monopoliser » l’économie du Nord. Le groupe demande aussi d’appliquer des « sanctions appropriées contre Nnamdi Kanu », qui est actuellement en liberté surveillée mais agite toujours les foules.

Autre exigence des Arewa: organiser un référendum interne aux Igbos pour l’indépendance du Biafra, ce à quoi Abuja s’est toujours fermement opposé voulant maintenir l’unité nationale dans un pays profondément divisé entre un nord musulman, un sud chrétien et une myriade de groupes communautaires.

Les Haoussas et les Igbos se reprochent mutuellement de tirer profit des ressources économiques du pays. Une indépendance du Biafra obtenue par voie référendaire réjouirait le groupe, qui souhaite exclure cette région du Nigeria.

Il y a 50 ans, ce sont des pogroms sanglants contre les Igbos, notamment dans le Nord, qui avaient entraîné l’annonce de la sécession du Biafra, puis la terrible guerre civile qui a fait près d’un million de morts entre 1967 et 1970.

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