SHAFAQNA – Rokhaya Diallo, écrivain français, dans une note qu’il a publiée sur les problèmes des sportifs musulmans en France, pendant le mois de Ramadan, a écrit : « Un passe-temps national devient rapidement l’occasion pour les autorités, de stigmatiser l’Islam, et pratiquer cette religion et jouer au football en France, est bien plus difficile qu’on ne le pense.
Dans la France, théoriquement laïque, les musulmans ont toujours des problèmes pendant mois de Ramadan. Cela a été évident dans le monde du sport, et en particulier du football, et bien souvent, un passe-temps national s’est transformé rapidement, en une occasion pour les autorités, de salir l’Islam qui est une religion comme n’importe quelle autre religion française.
Pour commencer, le Nantes Football Club a renvoyé son nouveau défenseur algérien, Jaouen Hodgem, qui avait refusé de rompre le jeûne lors des matchs à domicile. Pour défendre sa décision, l’entraîneur, Antoine Combevar, a déclaré : « Il n’y a pas de débat. Ce n’est pas une punition. J’ai établi des règles. C’est son choix et je le respecte ».
La Fédération française de football (FFF) a envoyé un message à tous les arbitres et a annoncé qu’interrompre les matchs en raison de la rupture du jeûne, ne respectait pas les dispositions de la Fédération française de football.
De tels événements mettent la France en porte-à-faux avec nos voisins. Au Royaume-Uni, la « Premier League » permet aux joueurs de faire une petite pause pour l’iftar. En Allemagne, le chef de la commission des arbitres a annoncé l’année dernière, qu’il soutiendrait tout club autorisant l’iftar pendant le Ramadan. En Ligue des champions, la Hollande a permis aux joueurs de rompre leur jeûne (pendant le match), et l’Italie et l’Espagne ont permis aux athlètes de manger selon leurs croyances, pendant le match, sans aucun problème.
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Luca Digne, a déploré ces décisions et le fait qu’en 2023, un match puisse être arrêté pendant 20 minutes, pour n’importe quelle raison, mais pas pour boire de l’eau.
Comme l’a rappelé l’expert de la laïcité, Nicolas Cadène, les joueurs de football, en tant que citoyens privés jouant pour des équipes gérées par des entreprises privées, n’ont pas besoin d’être neutres et il est vain d’insister pour qu’ils se séparent de leurs croyances lorsqu’ils sont sur le terrain, comme si le terrain de football les transformait en personnes différentes, ou leur enlevait leur identité individuelle.
Ce n’est pas la première fois que la Fédération française de football décide de s’opposer aux droits individuels les plus élémentaires d’un athlète. L’organisation n’autorise pas les joueuses à porter l’hijab sur le terrain, ce qui est contraire à la politique globale de la FIFA qui autorise les athlètes à porter un couvre-chef tant qu’il correspond à la couleur de leur maillot.
En 2004, la France a interdit les symboles religieux y compris le voile, dans les écoles publiques. En 2010, la France est devenu le premier pays européen à interdire de couvrir le visage, et les femmes qui portent régulièrement le foulard font l’objet d’examens injustifiés, dans tous les domaines de la vie publique.
Ces dernières années, la marque de sport française Decathlon a lancé un modèle d’hijab et a été attaquée par des ministres du gouvernement du cabinet du président français, Emmanuel Macron.
Avant cela, il y avait eu une polémique sur le burkini, un maillot de bain qui permettait aux femmes musulmanes de se baigner en public tout en étant habillées. À la suite des attentats terroristes de 2015 et 2016, ce maillot de bain a été présenté comme une menace pour la sécurité nationale, même par les politiciens de gauche.
Paris accueillera les prochains Jeux olympiques en 2024, or les positions d’une fédération sportive française de premier plan, ne feront pas de la « Ville Lumière » (allusion à Paris), l’endroit « le plus éclairé » lorsqu’il s’agira d’accueillir des athlètes de différentes cultures.
Source: IQNA