L’imam de Toulouse s’excuse auprès de la communauté juive mais il devra répondre devant la justice

by Pey Bahman Z

SHAFAQNA – Le Muslim Post : La Grande mosquée de Paris avait assuré qu’il devrait « fournir des explications au recteur Dalil Boubakeur sur l’utilisation de ce hadith. » L’imam de la nouvelle mosquée de Toulouse avait provoqué un tollé après avoir cité un hadith, dans un prêche filmé, disant que « les musulmans combattent les juifs » et que, s’« il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens le tuer. » Le parquet de Toulouse avait alors ouvert une enquête. L’imam Mohamed Tatai a finalement été reçu comme prévu par le recteur de la Mosquée, Dalil Boubakeur.

Ce dernier, dans un communiqué, indique que «  son conseil d’imams » était également présent. Le recteur attendait de la part de l’imam toulousain « son explication suite à la polémique provoquée par une vidéo diffusée sur YouTube dans laquelle, en décembre 2017, il évoque un hadith dans un prêche consacré à l’eschatologie des fins dernières et à la souffrance du peuple juif. » Un rendez-vous qui a donné lieu, assure Dalil Boubakeur, à des excuses.

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Selon le communiqué de la Grande mosquée de Paris, « l’imam Mohamed Tatai proteste vivement de sa bonne foi » et « s’excuse profondément auprès de ses amis de la communauté juive de Toulouse et de France de l’interprétation décontextualisée de ses propos. » L’imam, ajouté le communiqué, « rappelle qu’il a toujours appelé dans ses prêches au respect de toutes les communautés religieuses et en particulier la communauté juive qu’il évoque constamment en terme favorable. »

Au terme de ce rendez-vous, l’imam toulousain s’est engagé « comme par le passé à insister sur le vivre-ensemble et sur la nécessaire entente interreligieuse. » La Grande mosquée de Paris a affirmé souhaiter « que l’imam Tatai poursuive sa mission dans la paix, le dialogue et la sérénité » et se saisit de l’occasion « pour inviter tous les imams de France à observer une stricte impartialité dans leurs propos (Dars, Khotba, etc.) notamment à l’égard des Religions du Livre dans le respect scrupuleux de toutes les croyances. »

Mais l’imam de Toulouse, Mohamed Tatai, devra s’expliquer devant la justice. En début de semaine, l’imam a été reçu par le recteur de la Grande mosquée de Paris, qui lui demandait des explications. Le communiqué du lieu de culte parisien indiquait que le religieux avait rappelé à Dalil Boubakeur « qu’il a toujours appelé dans ses prêches au respect de toutes les communautés religieuses et en particulier la communauté juive qu’il évoque constamment en terme favorable. » Des explications qui n’ont pas convaincu : le CRIF de Toulouse a décidé de rompre le dialogue avec Tatai, car selon lui, on ne peut discuter « avec quelqu’un qui souhaite notre mort. »

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« Un florilège de propos abjects et scandaleux »

« A Toulouse, nous savons, hélas, que des appels aux meurtres ont déjà été entendus et appliqués. Nous ne resterons donc pas sans réaction face à de tels discours. C’est en contradiction absolue avec les principes républicains », indique l’antenne toulousaine du Conseil représentatif des institutions juives de France, qui dénonce « un florilège de propos abjects et scandaleux » et appelle l’Etat à « prendre les mesures qui s’imposent face à la gravité de ces faits. » Le CRIF en veut également à la Grande mosquée de Paris qui, selon lui, « encourage Monsieur Tatai à poursuivre sa mission. »

Le très controversé Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme annonce avoir décidé de porter plainte contre le recteur de la Grande mosquée de Paris qui, explique le BNVCA, « dispose d’une influence morale réelle sur de très nombreux musulmans. » L’association « attend des représentants de l’Islam en France qu’ils se désolidarisent publiquement de l’imam de Toulouse Tatai, et condamnent ses prêches antisémites et antirépublicains. » De son côté, le parquet de Toulouse a ouvert une information pour incitation à la haine contre l’imam. La LICRA annonce qu’elle se portera partie civile.

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