L’Imâm al-Hâdî (a.s.) face au pouvoir politique injuste des Abbassides

by Seyyed
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SHAFAQNA – La Famille du Prophet : Nous constatons aussi que, craignant les Gens de la Maison (p), le pouvoir ne pouvait cependant pas nier leurs mérites, leur haut rang et leur sainteté. Nombreux sont les exemples qui le prouvent :

Le premier exemple : Les historiographes disent que al-Mutawakkil était atteint d’un abcès dont il a faillit mourir. Mais personne n’osait le lui crever avec un couteau. Sa mère a fait le vœu de donner à Abû al-Hassan, ‘Alî Ibn Muhammad al-Hâdî, une grande somme d’argent si son fils en arrivait à se rétablir. Après ce vœu, al-Mutawakkil se rétablit et la nouvelle fut annoncée à sa mère qui a envoyé à Abû al-Hassan (p) toute sellée une somme de dix mille dinars. Quelques jours plus tard, al-Bathânî, qui était un laquais du pouvoir, a calomnié Abû al-Hassan (p) l’accusant à tort de cacher des armes et de l’argent. Sur-ce, al-Mutawakkil ordonne Sa’îd, l’un de ses officiers, de faire une descente pendant la nuit chez Abû al-Hassan (p) et de lui apporter ce qu’il trouverait chez lui en fait d’armes et d’argent. A ce propos, Ibrâhîm Ibn Muhammad, qui le rapporte de Sa’îd, l’officier, dit : Arrivé en plein nuit chez Abû al-Hassan (p), j’ai utilisé une échelle pour monter sur les toits. Mais l’obscurité m’a empêché de savoir comment me diriger. Tout à coup Abû al-Hassan (p) m’a interpellé et m’a demandé de rester là où j’étais et m’a dit qu’on va m’apporter une bougie. On n’a pas tardé de me l’apporter et, descendant, je l’ai vu habillé d’une cape en laine et d’un bonnet en laine, et il était debout face à la Qibla (en direction de la Mecque) sur son tapis de prière étendu sur une natte. Il m’a dit : ‘Va inspecter les pièces’. J’y suis entré et j’ai inspecté, mais je n’ai rien trouvé en dehors de la bourse scellée du sceaux de la mère de al-Mutawakkil posée à côté d’un sac lui aussi scellé. Abû al-Hassan (p) m’a dit alors : ‘Inspecte l’endroit de la prière’. Je l’ai inspecté et j’ai trouvé une épée dans son fourreau. J’ai tout apporté à al-Mutawakkil qui, voyant le sceau de sa mère sur la bourse, a envoyé la chercher. Un serviteur de l’intérieur du palais m’a appris qu’elle était venue et, interrogée par lui au sujet de la bourse, elle l’a mis au courant du vœu qu’elle avait fait lors de sa maladie et qu’elle lui a offert cette bourse qui était toujours scellée. Il a ouvert l’autre sac et y a trouvé quatre cent dinars. Alors, il a ajouté à la bourse une autre bourse et m’a ordonné d’aller les porter à Abû al-Hassan avec l’épée fourré. J’y suis allé et lui est dit avec embarras : ‘ Ô mon maître ! Je regrette de m’être introduit dans ta maison sans ton autorisation. Mais j’avais l’ordre de le faire’. Il m’a répondu : ((Pour ceux qui commettent l’iniquité, ils sauront bientôt quel destin sera le leur)) (Coran XXVI, 227) ».
Ainsi, nous remarquons que, dans toute la société islamique, la Mère de al-Mutawakkil, n’ait pu trouver quelqu’un se rapprocher grâce à lui de Dieu afin d’intercéder auprès de Lui autre que l’Imâm al-Hâdî (p). Cela nous prouve que sa sainteté était vivante dans les consciences des Musulmans et même à l’intérieur de la famille califale opposée à la ligne des Imâms (p). Ce récit nous renseigne aussi sur la vie de l’Imâm al-Hâdî (p) telle qu’elle se présentait à l’intérieur de sa maison : Habillement dur, modestie devant Dieu sur son tapis de prière, bibliothèque remplie de recueils du Coran et de livres de science.
Le deuxième exemple : Yahyâ Ibn Harthama, la personne que al-Mutawakkil avait dépêchée à Médine pour conduire l’Imâm (p) à Sâmurrâ’, a dit : « Je suis donc allé à Médine. Y entrant, ses habitants ont fait un vacarme inouï tellement ils craignaient pour sa vie. Tout les gens  étaient dehors et complètement abasourdis, car l’Imâm al-Hâdî (p) était un homme charitable. Il ne quittait pas la mosquée et ne manifestait aucun penchant pour la vie de ce bas monde. Je me suis donc mis en devoir de les calmer. Je leur ai juré que je n’ai pas l’ordre de lui nuire et qu’il n’a rien à craindre. Puis j’ai inspecté sa maison et n’ai rien trouvé que des recueils du Coran, des copies d’invocations et des livres de science. Alors j’étais pris envers lui d’un sentiment d’estime et, l’accompagnant avec bonté, je me suis mis personnellement à le servir ».
Le troisième exemple : Le Même Yahyâ raconte ce qui suit : « Arrivé à Bagdad, j’ai commencé par consulter Ishâq Ibn Ibrâhîm at-Tâhirî qui était le gouverneur de la ville. Il m’a dit : ‘Cet homme est un descendant du Messager de Dieu (P) et tu connais bien al-Mutawakkil. Si tu le dresses contre lui, il le tueras et tu seras l’adversaire du Messager de Dieu au Jour du Jugement’. Je lui ai répondu que je l’ai traité très convenablement. Après quoi, je me suis rendu à Sâmurrâ’ où j’ai commencé par m’entretenir avec Wassîf, le Turc, qui était un grand fonctionnaire au service de al-Mutawakkil, et je l’ai informé de l’arrivée de Abû al-Hassan. Il m’a dit : ‘S’il perd ne serait-ce qu’un cheveu tu en seras le seul responsable’. J’étais étonné de ses propos conformes à ceux de Ishâq. Arrivée, enfin chez al-Mutawakkil, il m’a interrogé à son sujet et je lui ai dit qu’il était un homme de bien, droit, pieux et ascète et comment j’ai fouillé chez lui pour ne rien trouver en dehors des recueils du Coran et des livres de science. Je lui ai dit aussi comment les habitants de Médine avaient peur pour lui. Al-Mutawakkil l’a bien traité, lui a offert beaucoup de présents et lui a donné domicile avec lui à Sâmurrâ’.
Nous pouvons nous constituer une idée de la vénération que les gens vouaient à Abû al-Hassan (p) à travers un récit rapporté par Muhammad Ibn al-Hassan Ibn al-Ashtar al-‘Alawî qui a dit : « Tout jeune, je me trouvais avec mon père devant la porte de al-Mutawakkil avec une foule de gens dont des Talibides, des Abbassides, des soldats et autres. Les gens avaient l’habitude de descendre de leurs montures chaque fois que Abû al-Hassan arrivait et de le rester jusqu’à ce qu’il entrait. Les gens se sont dit les uns aux autres : ‘Pourquoi mettons-nous pied à terre par respect à ce garçon alors qu’il n’est pas le plus noble, le plus âgé, le plus puissant ou le plus versé dans la science parmi nous ?’. Les Gens ont fini donc de ne plus descendre de leurs montures . Alors Abû Hâshim al-Ja’farî leur a dit : ‘Par Dieu ! Vous ne ferez que descendre de vos montures dès que vous le verrez’. Abû al-Hassan (p) n’a pas tardé de se présenter et voilà que toute l’assistance met pied à terre. Abû Hâshim leur a rappelé ce qu’ils venaient de dire et ils ont répondu qu’en le voyant, ils l’ont fait malgré eux.
Ces faits prouvent que la grandeur de l’Imâm (p), sa majesté et sa sainteté étaient reconnues non seulement par ses partisans mais aussi par ses ennemis, ses adversaires qui le traitaient injustement. Cela n’est pas le lot de tout le monde. Il est l’apanage seulement de ceux qui s’ouvrent à Dieu, de ceux dont Dieu implante l’amour dans les cœurs, de ceux qui mettent leurs potentialités au service des gens et qui sont respectés par les gens en réponse à leurs services et à la science qu’ils leur prodiguaient, science dont les savants eux-mêmes en avaient besoin.
Les Imâms vivaient avec le peuple, sur le terrain. Aucun d’entre eux ne vivait dans une tour d’argent. Pour cette raison, ils étaient craints par les califes qui ne possédaient point une telle popularité. Les califes ne voulaient voir aucune grande personnalité islamique jouir d’une telle confiance bien enracinée dans la réalité musulmane, surtout lorsque le peuple croit à l’Imâmat de ces personnalités, car cela constitue un danger qui menace leur pouvoir.
C’est pour cette raison que nous remarquons, lorsque nous étudions l’histoire des Imâms (p), qu’ils étaient de toute part entourés d’espions qui rapportaient des renseignements vrais ou faux, et que les gouverneurs étaient tyranniques dans leurs conduites envers eux. Ils emprisonnaient un Imâm par-ci, assignaient un autre à résidence par-là, ou obligeaient un troisième de quitter son domicile pour venir vivre près d’eux afin de pouvoir toujours contrôler ses faits et gestes. Mais toutes ces mesures n’ont pas empêchés leurs partisans, les Chiites, de les contacter, de participer avec eux à la direction des affaires et de profiter de leurs sciences et de leurs enseignements, et ce en dépit de toutes les difficultés. Cela n’a non plus empêché les Imâms (p) d’être actifs dans la société et d’acquérir la confiance du peuple.

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