Le rôle de l’homme dans la vie sociale selon la Religion (Partie 2)

by Pey Bahman Z

SHAFAQNA- Ce qui suit fait partie du livre Universalité de l’Islam, Traduit de l’anglais et édité par Abbas Ahmad al-Bostani, sélectionné par SHAFAQNA.

D’après ce qu’on vient de voir, il est clair que la Religion non seulement joue un rôle important dans la réforme des individus et de la société, mais elle est également le seul moyen d’établir la justice et d’assurer la paix et la prospérité dans la vie.

La société qui n’applique pas les Lois de la Religion est privée de réalisme et de lumière, et s’égare dans la fantaisie, les manifestations ostentatoires et la négligence. Après avoir mis de côté le sens des valeurs, elle se perd dans des notions absurdes et dans l’égoïsme. Les mauvaises habitudes et la conduite mesquine deviennent son destin, et de cette façon elle se dépouille de toutes valeurs humaines. Une telle société non seulement ne parvient pas à assurer le bonheur et la prospérité de ses membres, mais elle subit les conséquences négatives de son caractère fantasque et, tôt ou tard, elle peut sortir de son sommeil pour réaliser que le seul moyen de son Salut est la Religion et la Croyance en Allah. Et, en fin de compte, elle aura des remords pour le mode de vie qu’elle avait suivi.

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En outre, le Saint Coran déclare :

«Heureux seront ceux qui purifient leur âme, et privés de bonheur ceux qui les corrompent.» (Sourate al-Chams, 91 : 9-10)

Ainsi, celui qui se préserve lui-même des vices est béni, et celui qui commet des péchés est privé de paix, de prospérité et de Salut.

On gardera présent à l’esprit que le Salut de l’individu et de la société dépend uniquement du fait de suivre les Commandements religieux. La raison en est que la pratique (de la Religion) perfectionne l’homme, et ce qui a un vrai mérite ce n’est pas la revendication de la Vérité, mais c’est la Vérité elle-même.

Quelqu’un qui se dit Musulman, alors qu’il est mauvais, et qui en même temps s’attend à l’arrivée de l’Ange de la bonne fortune, est pareil à un malade qui se promène, l’ordonnance du médecin enfouie dans sa poche, et qui espère encore qu’il va guérir ! C’est un fait établi que par une telle conduite, on n’atteindra jamais son but.

Allah dit dans le Saint Coran :

«Ceux, parmi les Musulmans, les Juifs, les Chrétiens et les Çabéens(2), qui croient en Allah et au Jour du Jugement, et qui agissent avec droiture, trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur.» (Sourate al-Baqarah, 2 : 62)

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Peut-être d’aucuns pourraient-ils conclure que selon ce Verset coranique, tous les gens qui croient en Allah et au Jour du Jugement et qui font aussi de bonnes oeuvres, sans croire forcément en tous les Prophètes, méritent cependant le Salut. Mais on doit savoir que dans le Coran, Allah a qualifié d’incroyants (kâfir) tous ceux qui ne croient pas à tous les Prophètes ou à quelques-uns d’entre eux. En effet, Il dit :

«Ceux qui ne croient pas en Allah et en Ses Messagers, et qui essaient d’établir une distinction entre Allah et Ses Messagers, disent qu’ils croient en certains d’entre les Messagers et non dans les autres, et veulent adopter une voie intermédiaire entre la Croyance et l’incroyance, mais en réalité ils sont des incroyants.» (Sourate al-Nisâ’, 4 : 150-151)

Ainsi, seuls ceux qui croient en tous les Prophètes -Que la Paix soit sur eux !- et qui font le bien, tireront avantage de leur Foi.

Le rôle de l’homme dans la vie sociale

Si nous étudions les circonstances dans lesquelles les sociétés humaines naquirent dans le passé lointain, nous constatons clairement que l’homme n’aspirait à rien d’autre qu’à son bien-être et à une vie tranquille, et il ne fait pas de doute que cet objectif ne saurait être atteint sans l’utilisation complète de toutes les ressources de la vie.

L’homme sait, de par ses facultés intellectuelles innées, qu’il ne peut tout seul satisfaire la totalité de ses besoins, ni parvenir à la tranquillité et à la paix de l’esprit qu’il désire tant. Et puisqu’il se rend compte qu’il n’arrive pas à réussir dans la vie en surmontant individuellement les difficultés, il fait appel à la protection du rôle social de la vie. Il considère qu’il est facile de parvenir à son but par la coopération avec ses semblables et, par conséquent, il s’efforce de recevoir les avantages de la vie avec le concours des autres. Cet objectif est atteint lorsque chaque individu assume la responsabilité de contribuer par ses propres efforts à la réalisation dudit objectif, et que tous les individus mettent en commun les dividendes des efforts individuels, pour que chaque individu en prenne par la suite une part proportionnelle à ses efforts et poursuive paisiblement le train-train de sa vie.

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Pour rendre sa vie plus plaisante, l’homme coopère avec ses semblables et coordonne ses activités avec les leurs. En fait, tous les membres de la société investissent leurs efforts dans une cause commune, et ils accumulent les fruits de leur travail en vue de les partager ensuite selon les efforts individuels et le statut de chacun.

Le besoin de lois dans la société

Etant donné que le fruit des efforts collectifs des gens est accumulé, chacun essaie d’en tirer davantage pour soi, ce qui ne manquera pas de susciter des conflits et des disputes.

C’est un fait vérifiable que de dire que le désir de gains matériels peut provoquer la haine et la discorde, et faire perdre l’esprit d’amour réciproque chez les gens. Afin de garder intacte l’affection mutuelle chez les gens, la société doit promulguer des règles et des règlements susceptibles, lorsqu’ils sont observés, d’enrayer ou de prévenir le désordre et le chaos.

Il est indéniable que sans les règles et les règlements promulgués en vue d’administrer les affaires de la société, il y prévaudrait une condition si chaotique que la société humaine ne survivrait même pas un jour.

Sans aucun doute, ces règlements varient en fonction des différences existant entre les civilisations, selon la disposition d’esprit de chaque nation, selon le mode de pensée de chaque société, selon la position des institutions gouvernementales, etc. Cependant, sans l’existence de tels règlements et lois coutumières, et sans que ceux-ci soient respectés au moins par la majorité des gens, aucune société ne peut fonctionner. En fait, dans les annales de l’histoire de l’humanité, il n’exista aucune société sans codes, coutumes, règles ou règlements.

La liberté de l’homme vis-à-vis des lois

Puisque l’homme fait toute son action selon sa volonté et selon son jugement, il éprouve une sorte de sentiment de liberté d’action, et considérant que cette liberté n’est assortie d’aucune condition ni d’aucune restriction, il essaie d’éviter tout ce qui pourrait l’entraver.

C’est pourquoi il se sent mécontent lorsqu’il rencontre des difficultés sur le chemin de la réalisation de ses désirs. Et chaque fois que des restrictions lui sont imposées, il sent en lui une sorte de fardeau et d’abattement. Donc, quelque peu nombreuses que puissent être ces lois, elles vont à l’encontre de la nature de la liberté chez l’homme, puisqu’elles imposent des restrictions à sa liberté.

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D’un autre côté, il comprend aussi que s’il n’est pas disposé à sacrifier un peu de sa liberté en vue du perfectionnement de la société et de l’application des lois, il y aura une situation si chaotique qu’elle pourra détruire sur-le-champ sa liberté et la paix de son esprit ; parce qu’il sait que s’il arrache un morceau de pain de la bouche de quelqu’un, d’autres également arracheront plusieurs morceaux de pain de sa propre main, et que s’il se permet d’être cruel envers quelqu’un, un tel traitement ne lui sera pas épargné à lui-même. Il en résulte que, pour préserver une partie de sa liberté, il accepte de se séparer du reste de cette liberté et, en même temps, il ne peut que respecter les lois.

L’application des lois va-t-elle contre la liberté ?

Il ressort de ce qui précède qu’il existe une sorte de différence et de contradiction entre la nature humaine aspirant à la liberté, et les lois. En d’autres termes, les lois sont comme une chaîne mise aux pieds de l’homme, et celui-ci a un désir désespéré de s’en débarrasser en les brisant.

C’est pourquoi il y a toujours, côte à côte avec les règles et les obligations pratiques, quelques lois promulguées en vue de punir les violations des lois. Celles-ci servent d’arme de dissuasion contre la violation des lois, et aussi comme un encouragement à la récompense, ce qui incite les gens à respecter les règles et règlements. De là, on ne peut pas nier que ceci, c’est-à-dire l’arme de dissuasion de la punition et l’encouragement de la récompense, aide dans une certaine mesure à appliquer les lois, mais sans toutefois pouvoir assurer un remède complet aux violations des lois, ni sauvegarder totalement l’autorité des lois. La raison en est que ces lois pénales sont violées parce que, comme d’autres lois, elles sont imparfaites et défectueuses.

Et comme ces lois peuvent aussi être violées, elles risquent toujours d’être enfreintes par les gens épris de liberté, car les gens qui ont de l’influence s’en moquent ouvertement et d’une façon flagrante, ou bien tout simplement grâce à leur influence ils parviennent à contraindre les autorités judiciaires et administratives à se ranger de leur côté.

Quant aux gens qui n’ont pas beaucoup d’influence, ils profitent de la faiblesse et de l’insensibilité de l’appareil administratif de la société pour pratiquer la violation des lois par des moyens subreptices et sournois, ou par des relations personnelles, en vue de parvenir à leurs buts et, en conséquence, ils détournent l’organisation administrative et la rendent bonne à rien.

La meilleure preuve de ce qui vient d’être dit, ce sont les milliers de violations des lois qu’on constate chaque jour dans les différentes sociétés.

La source de la vulnérabilité des lois

Maintenant, il faudrait trouver où réside la source de ce danger, et de quelle façon la nature humaine rebelle et aimant la liberté pourrait être bridée, afin de préparer les mesures susceptibles de constituer un remède à la transgression des lois.

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La source de ce danger qui est grandement responsable de la propagation de maladies dans le corps politique de la société, et qui ne pourrait pas trouver de remède même dans les lois, est le fait qu’en général toutes les méthodes qui instituent les lois se sont concentrées sur l’aspect matérialiste de la vie des gens, et n’ont pas accordé suffisamment d’importance aux aspects spirituels de l’homme et à ses propensions innées.

Leur seul objectif est de créer une coordination des actions, une discipline et un équilibre, afin que les choses se passent d’une manière qui prévienne l’émergence de différences et de conflits.

Ce que la loi veut, c’est que ses dispositions soient suivies, et qu’elle puisse maintenir sous son contrôle les fonctions de la société. Elle ne se préoccupe pas de la valeur intrinsèque des aspirations des gens, qui sont pourtant la force motivante de leurs actes, et qui constituent aussi l’ennemi interne des lois.

Vraiment, si la nature éprise de liberté de l’homme, et ses autres nombreuses inclinations innées (telles que son penchant égoïste, son inclination aux plaisirs sexuels), qui sont la cause profonde de toutes les maladies, ne sont pas prises en considération, la société devient sujette au chaos et au désordre. De là, l’existence même des lois et des règlements serait compromise par l’invasion d’éléments rebelles formidablement puissants -qui sont les rejetons de ces mêmes anomalies instinctives. De cette manière, aucune loi ne pourra remédier aux maladies, ni freiner la différence des pensées et des actions.

 

À suivre

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