Le Prophète Muḥammad selon les Penseurs Non Musulmans

by Pey Bahman Z
Prophète Muḥammad

 SHAFAQNA- L’approche des érudits non musulmans envers le Prophète Muḥammad (que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui) est variée. Certains l’ont jugé avec sincérité et un souci de vérité, tandis que d’autres ont manifesté une animosité et une hostilité ouvertes. Comme on pouvait s’y attendre, les chercheurs critiques envers l’Islam portent également un regard critique sur son fondateur. Si l’Islam encourage la critique raisonnée et la réflexion approfondie sur les questions religieuses, pourvu qu’elles soient justes et honnêtes, il s’oppose fermement aux attaques non fondées et hostiles envers la foi et les prophètes. À tel point que la littérature jugée intentionnellement trompeuse sur l’Islam est déconseillée, notamment à ceux dont la compréhension religieuse est encore en développement.[1]

Cependant, de nombreux érudits non musulmans, reconnaissant l’influence indéniable de l’Islam, ont adressé à Muḥammad des louanges méritées. Ils le décrivent comme un homme au caractère exemplaire, véridique, et un dirigeant profondément compatissant qui a tout sacrifié pour établir ce qu’il considérait comme la révélation ultime de Dieu, cherchant le bien-être de l’humanité. Pour apprécier le respect qu’il a suscité, il est utile d’examiner les réactions de personnalités et de dirigeants importants de son époque qui ont reçu son message.

Héraclius, l’empereur byzantin, après avoir reçu la lettre de Muḥammad, aurait répondu : « J’ai présenté votre message à mon peuple, mais il a refusé de l’écouter. L’accepter leur aurait sans aucun doute été plus profitable. Je souhaiterais être en votre présence, à votre service et vous laver les pieds. » Héraclius a ensuite envoyé sa réponse, accompagnée de présents, réitérant son respect et reconnaissant la sincérité de l’appel du Prophète.[2]

Le Négus, roi d’Abyssinie, en réponse à la lettre du Prophète, a affirmé sa croyance et son profond respect, reconnaissant en Muḥammad le prophète attendu annoncé dans les textes sacrés. Il a ensuite envoyé des présents au Prophète.[3]

Les érudits occidentaux, d’hier et d’aujourd’hui, ont exprimé des opinions très diverses sur Muḥammad et son enseignement. George Bernard Shaw, le célèbre dramaturge irlandais et lauréat du prix Nobel de littérature en 1925, a déclaré à propos du Prophète : « Il devrait être reconnu comme le sauveur de l’humanité. Si un homme comme lui dirigeait le monde aujourd’hui, je pense qu’il résoudrait ses conflits par la paix et la compréhension. Parmi tous ceux qui ont foulé cette terre, il est le plus grand. Il a non seulement fondé une religion, mais aussi une civilisation, une nation, une morale. Il a créé une communauté vibrante et puissante pour mettre ses enseignements en pratique, changeant à jamais la pensée et l’action humaines. Son nom est Muḥammad. Né en Arabie en 570 après J.-C., il a commencé sa mission de proclamation de la vraie foi (l’Islam) à quarante ans et a quitté ce monde à soixante-trois ans. En seulement 23 années de prophétie, il a conduit d’innombrables personnes à adorer le Dieu unique, les libérant des conflits tribaux et les unissant en une nation. Il les a guidées de la débauche et de l’ivresse vers la modération et la vertu, de l’anarchie vers une vie ordonnée et de la décadence morale vers les plus hauts idéaux éthiques. L’histoire n’a jamais vu une transformation aussi complète réalisée par une seule personne, nulle part, ni avant ni depuis. Que tout cela se soit produit en à peine deux décennies est vraiment remarquable. »[4]

Michael H. Hart écrit à propos de Muḥammad : « Il est le seul homme dans l’histoire à avoir connu un succès aussi éclatant sur les plans religieux et séculier. D’origine modeste, Muḥammad a fondé et propagé l’une des plus grandes religions du monde et est devenu un dirigeant politique extrêmement efficace. Aujourd’hui, treize siècles après sa mort, son influence est encore puissante et omniprésente. »[5]

À lire aussi: Le Prophète Muhammad (P) selon l’Imam al-Hadi (AS)

Edward Gibbon et Simon Ockley, dans Histoire de l’Empire sarrasin, soutiennent que les plus grandes réalisations de Muḥammad découlent d’une force morale pure. Ils font référence à sa noblesse de caractère, la raison même, comme l’expliquait le Prophète lui-même, de sa mission prophétique.[6]

Alphonse de Lamartine s’interroge : « qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Muhammad ? »[7]

John William Draper considère Muḥammad comme « l’individu dont l’influence sur l’humanité surpasse celle de tous les autres. »

Washington Irving souligne l’équité de Muḥammad dans ses relations personnelles, traitant chacun avec justice, indépendamment de son statut ou de ses origines.

Voltaire voyait en Muḥammad un homme indéniablement grand, capable d’inspirer la grandeur chez les autres.

Karen Armstrong dépeint Muḥammad comme un homme de paix constamment confronté au danger, perdant même ses proches.

Le Major Leonard déclare que si quelqu’un a véritablement trouvé Dieu sur terre, en dédiant sa vie à l’amour divin avec une dévotion absolue, c’est bien le vénéré Prophète arabe.

Léon Tolstoï affirme : « Je suis de ceux qui estiment hautement Muḥammad, que Dieu a choisi pour transmettre le message final et comme dernier prophète. »

Ramakrishna Rao écrit : « L’exemple parfait pour la vie humaine est Muḥammad – Muḥammad le guerrier, Muḥammad l’homme d’affaires, Muḥammad l’homme d’État, Muḥammad l’orateur, Muḥammad le réformateur… »

Gustave Le Bon affirme : « On peut dire que Muḥammad est l’un des plus grands hommes que l’histoire ait connus. »[8]

Alphonse de Lamartine, le célèbre poète et écrivain français, déclare : « Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Muhammad ? Les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé, quand ils ont fondé quelque chose, que des puissances matérielles, écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé sur un livre dont chaque lettre est devenue loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel… »

Karl Marx écrit à propos du Prophète : « Il est indéniable que Muḥammad fut envoyé pour transmettre un message qui était la synthèse des messages précédents et leur était supérieur. »

Alexandre Dumas, le grand écrivain français, pensait également : « Muḥammad fut le miracle de l’Orient, car sa religion offrait de grands enseignements, sa moralité était exemplaire et sa conduite digne d’éloges. »

Jean-Jacques Rousseau, le célèbre théoricien social français, affirme quant à lui : « Mahomet eut des vues très saines ; il lia bien son système politique, et tant que la forme de son gouvernement subsista sous les califes ses successeurs, ce gouvernement fut exactement un, et bon en cela. »[9]

Mahatma Gandhi, le leader du mouvement de libération indien du joug colonial britannique, écrit à propos du Prophète dans son livre Young India : « Je voulais connaître ce qu’il y avait de meilleur dans la vie de celui qui exerce aujourd’hui une influence incontestée sur le cœur de millions de personnes… J’ai acquis la conviction, plus que jamais, que c’était la simplicité rigoureuse, l’effacement total du Prophète, le respect scrupuleux des engagements, son dévouement intense envers ses amis et ses disciples, son intrépidité, son altruisme, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission qui lui ont permis de surmonter tous les obstacles. Muḥammad était un grand Prophète. Il était courageux et ne craignait personne d’autre que Dieu. On ne l’a jamais vu dire une chose et en faire une autre. Il agissait selon ses convictions. Le Prophète était un fakir. Il aurait pu posséder des richesses s’il l’avait désiré. J’ai versé des larmes en lisant les privations que lui, sa famille et ses compagnons ont volontairement endurées. Comment un chercheur de vérité comme moi pourrait-il ne pas respecter celui dont l’esprit était constamment tourné vers Dieu, qui marchait toujours dans la crainte de Dieu et qui éprouvait une compassion infinie pour l’humanité ? »

 

Notes:

1- Taḥrīr al-Wasīla, vol. 2, p. 507.

2- Concernant cette information, voir : Dalāʾil al-ʾImāma, p. 13 ; al-Kharāʾij wa-l-Jarāʾiḥ, vol. 1, p. 104 ; Tārīkh Yaʿqūbī, vol. 2, p. 78 et Tārīkh Ṭabarī, vol. 2, p. 293.

3- Tārīkh al-ʾIslām (Ḏahabī), vol. 1, p. 220 ; al-Sīra al-Nabawiyya (Ibn Sayyid al-Nās), vol. 2, p. 330 et al-Sīra al-Ḥalabīya, vol. 3, p. 293.

4- George Bernard Shaw, The Genuine Islam, V. 1, No. 8, 1936.

5- Michael Hart, The 100, A Ranking of the Most Influential Persons in History, New York, 1978.

6- Edward Gibbon et Simon Oakley, History of the Saracen Empire, Londres, 1870.

7- Alphonse de LaMartine, Histoire de la Turquie, Paris, 1854.

8- Voir: 30 Citations sur Mahomet par de grandes figures de ce monde, sur le site de quiestmohamed.org, visité le 15 Juillet 2022.

9- Jean-Jacques Rousseaux, Du Contrat social (Livre IV, De la religion civile), édition en ligne www.rousseauonline.ch, version du 7 octobre 2012, p. 83.

 

Ce texte est écrit par Mohammad Saeid Taheri Moosavi et traduit pour Shafaqna français. Tous droits réservés à Shafaqna.

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