Le monothéisme du Coran: Dieu, l’unique et l’incomparable (Partie 6)

by Pey Bahman Z

SHAFAQNA – Ce qui suit fait partie du livre Philosophie de l’Islam, Behechti & BâhonarÉdité et traduit par Abbas Ahmad al-Bostani, sélectionné par SHAFAQNA.

Le “tawhîd” est un concept révolutionnaire et il constitue L’essence des enseignements de l’Islam. Il signifie qu’il y a seulement Un Seigneur Suprême de l’univers. IL est Omnipotent, Omniscient, Omniprésent et le Sustentateur du monde. Le Coran dit: «Dis: Lui, Allah est Un! IL est. Indépendant. IL n’a pas engendré; IL n’est pas engendré. Nul n’est égal à Lui!» (Sourate al-Tawhîd, 112: 14)

L’Unicité intrinsèque

Les penseurs éminents du monde musulman soutiennent que “personne n’est pareil à Allah” signifie Son Unicité intrinsèque, comme le proposent les philosophes et les mystiques.

Le moyen le plus simple de la décrire est la suivante: Lorsque nous disons qu’Allah est sans pareil, cela signifie qu’en principe il ne peut pas y avoir un partenaire avec Lui. On ne peut même pas supposer qu’il puisse y avoir plus d’un Dieu. L’Unicité est Son attribut absolument essentiel et indispensable.

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De là, pour pouvoir saisir l’idée de Son Unicité, il suffit d’avoir présent à l’esprit la conception correcte de Lui. Si nous connaissons bien la vraie signification de ce mot, nous parviendrons automatiquement à la conclusion qu’Allah est Un. IL ne peut pas être plus qu’un, car la pluralité est incompatible avec Son Existence.

Supposons qu’une ligne s’étende indéfiniment des deux côtés. Supposons aussi qu’il y ait une autre ligne à un mètre de distance de la première et parallèle à elle, s’étendant elle aussi indéfiniment dans les deux directions. Il n’y a aucun problème à supposer l’existence de deux telles lignes. C’est la raison pour laquelle on dit que deux lignes parallèles sont celles qui se trouvent équidistantes l’une de l’autre dans toute leur longueur et qu’elles ne se rencontrent jamais même si elles se prolongent indéfiniment.

Indépendamment de la controverse à propos de la justesse ou l’erreur de la définition des lignes parallèles, et de son caractère absolu ou relatif, il est clair qu’il est possible de supposer l’existence de deux telles lignes.

Maintenant, supposons l’existence d’un corps qui se développe indéfiniment, et qui grandirait de plus en plus dans toutes ses dimensions: en longueur, en largeur et en hauteur. Ceci dit, pouvons-nous supposer là encore l’existence d’un autre corps – à côté du premier – qui se développerait lui aussi indéfiniment? Non, nous ne le pouvons pas, parce que le premier corps devrait remplir tout l’espace et il n’y aurait plus de place, limitée ou illimitée – pour le second, à moins que celui-ci ne pénètre dans le premier. Mais est-il possible pour un corps de pénétrer dans un autre corps lui-même et non dans l’espace qui se trouve entre ses molécules? Bien sûr que non. De là, il n’est pas possible de supposer l’existence simultanée de deux corps illimités dans toutes les directions et dans toutes leurs dimensions.

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Nous avons parlé jusqu’ici de corps illimité. La supposition de l’existence d’un tel corps exclut l’existence d’un autre. Mais elle n’exclut pas l’existence d’une chose non corporelle. Elle ne s’oppose pas, par l’exemple, à l’existence d’une âme illimitée qui aurait pénétré un corps illimité.

Maintenant, considérons un être infini à tous les égards de l’existence. Est-il possible de supposer l’existence de deux ou trois êtres de telle nature? Non, ce n’est pas possible, car à supposer l’existence de deux tels êtres, l’existence de chacun d’eux serait au moins limitée par celle de l’autre. Cela étant, aucun d’eux ne sera infini.

De là, Allah n’a pas de pareil ou d’égal. En principe, il ne peut pas y avoir deux dieux ou plus.

Nous avons été, jusqu’ici, en mesure de savoir qu’il y a un Créateur qui est la Source de l’Existence et qui n’a pas de semblable. Mais est-ce là la limite finale de la connaissance humaine sur Lui? Ne pouvons-nous pas avancer et avoir un peu plus de connaissances sur cette source de l’Existence?

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Certains savants ont tendance à croire que l’homme peut avoir seulement une “connaissance”, à savoir qu’il peut savoir qu’il y a une source d’existence, et que davantage de science ou de connaissance n’est pas à sa portée.

Ces savants professent que tout nom ou attribut qu’on peut utiliser pour nommer la Source de l’Existence, en ayant l’intention d’ajouter par ce moyen quelque chose à la connaissance qu’on a de Lui, est probablement sans aucun rapport avec Lui et ne ferait qu’augmenter notre ignorance et notre malentendu.

Selon ce point de vue le plus haut niveau de connaissance que l’homme peut atteindre sur le Créateur est seulement qu’IL existe et qu’IL est au-dessus de tout ce que l’homme peut concevoir ou imaginer. La connaissance de la source de l’existence suit seulement une direction, à savoir que la source doit être au dessus de tout ce que l’esprit humain peut concevoir.

L’appréciation d’une opinion excessive

L’idée vers laquelle tendent ces savants est très attrayante et d’autant plus appréciable qu’elle rejette toutes conceptions déraisonnables et mythiques sur Allah. Mais si nous l’apprécions d’un point de vue réaliste, nous la trouverons un peu excessive. En effet, si la connaissance humaine sur Allah est impossible, en dehors du mot “IL”, qui est absolument vague, alors, comment pouvons-nous apprendre qu’IL est réellement?

Il apparaît que les grands savants qui tendaient vers cette idée ont pris la connaissance totale et complète pour celle relative. Une chose peut avoir des dizaines de caractéristiques qui la distinguent des autres choses. En connaissant l’une de ces caractéristiques, nous pouvons l’identifier sans avoir besoin d’une connaissance complète de tous ses traits distinctifs. C’est le cas, non seulement pour Allah, mais le même principe s’applique à tout ce qui existe. Par exemple, si vous avez deux enfants, vous pouvez facilement reconnaître chacun d’eux. Mais êtes-vous au courant de toutes leurs caractéristiques morales et physiques?

De là, s’il est question d’une connaissance complète d’Allah, nous devons admettre que cela est humainement impossible.

Mais s’il est question de la connaissance de certains de Ses Attributs, et que cette connaissance relative peut le distinguer de tous les autres, alors là, l’homme doit bien sûr avoir une telle connaissance afin d’être au courant de Son Existence. En réalité sans une telle connaissance, il est difficile de parler d’Allah.

De là, notre incapacité d’avoir une connaissance totale et complète de la réalité ne doit pas signifier que nous soyons incapables d’avoir aucune sorte de connaissance à son sujet.

Il y a un stade moyen; bien mieux, il y a plusieurs stades intermédiaires entre une connaissance absolue et complète et une ignorance totale, à savoir “une connaissance relative d’une ou de plusieurs directions”.

Une étude attentive de la connaissance, de sa valeur et de ses limites montre que l’information humaine sur ce monde est le plus souvent relative. Pour cette raison, la science moderne s’intéresse fondamentalement à la connaissance des traits caractéristiques des choses et non à leur “essence”. La connaissance de la Source de l’Existence aussi a des restrictions similaires. Lorsqu’une personne intelligente et bien informée pense à Allah, elle s’exclame du fond du coeur: “Je ne sais pas ce que Tu es; Tu es ce que Tu es”.

Toutefois, lorsque cette même personne regarde Ses Signes et une partie de Ses Marques distinctives, elle fait un peu connaissance avec Lui. Bien que cette connaissance soit de loin inférieure à la connaissance absolue, lorsqu’on la possède, on peut parler de “Lui” avec certitude. (Voir: Ayatollâh Bâqir al-Sadr: “He, His Messenger and His Message”, ISP, 1980)(1)

On peut dire que toute personne qui croît en Allah, L’identifie, au moins, à l’un de Ses Attributs, attribut par lequel elle Le reconnaît. La reconnaissance d’Allah est accompagnée d’au moins quelques attributs, tels le Créateur, le Sustentateur, l’Origine, l’Auto-Existant, etc…

Note:

1. Ou en français: “Le Révélateur, le Messager, le Message”, Traduit par Abbas Ahmad al-Bostani, 1983.

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