SHAFAQNA- Le droit du maître : commentaire sur «L’Épître sur Les Droits» de l’Imam Sajjad (AS) par Mohammad Sobhani.
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمنِ الرَّحِيمِ
وأمَّا حَقُّ سَائِسِكَ بالمِلْكِ فَنَحْوٌ مِنْ سَائِسِكَ بالسُّلْطَانِ إلاّ أَنَّ هذَا يَمْلِكُ مَـــــــــــــــا لا يَمْلِكُهُ ذاكَ، تَلْزِمُكَ طَاعَتُهُ فِيمَــــــــــا دَقَّ وَجَلَّ مِنْكَ إلاّ أَنْ تُخرِجَكَ مِنْ وُجُـــــــــوب حَقِّ الله، ويَحُولَ بَينَكَ وبَيْنَ حَقِّهِ وَحُقُوقِ الخَلْقِ، فَــــــإذَا قَضَيْتَهُ رَجَــــــــــــــــــعْتَ
إلَى حَقِّهِ فَتَشَاغَلْتَ بهِ. ولا قُوَّةَ إلاّ باللهِ.
Le droit du maître (qui t’a engagé)
Le droit du maître (seigneur) sur ses serviteurs s’apparente à celui d’un roi (gouverneur); à part que celui-ci détient un droit que celui-là ne détient pas. Les serviteurs sont tenus d’obéir à leur maître dans toutes les affaires, grandes ou petites, sauf dans les cas où suivre ses ordres violerait les droits de Dieu ou les droits des hommes. Dans ce cas, il est crucial de donner la priorité au respect des droits de Dieu et des hommes, puis de se concentrer sur les droits du maître. Il est essentiel de se rappeler que toute puissance vient de Dieu.
Dans le livre de Makârem-ul-Akhlâq, on lit aussi :
وأما حق سائسكَ بالمِلكِ فأن تُطيعَهُ ولا تَعْصيَهُ إلاّ فيما يَسخَطُ الله عزّ وجلّ فإنّه لا طاعة لمخلوق في معصية الخالقِ
« Le droit du maître est de lui obéir, sauf lorsque cela entraîne le mécontentement et la colère de Dieu. En général, il ne faut suivre personne dans les domaines qui conduisent à la désobéissance à Dieu. »
Commentaire:
L’Imam Sajjad (AS) explique les responsabilités des serviteurs envers leur maître, ce qui soulève la question de savoir si l’Islam a autorisé l’esclavage et la propriété d’êtres humains par d’autres. La réponse en est que l’Islam n’a ni établi ni approuvé l’esclavage. Au lieu de cela, il a inventé diverses méthodes pour mettre fin à cette pratique inhumaine.
Lors de l’émergence de l’Islam, l’esclavage était profondément ancré dans la société tribale arabe. Les esclaves étaient considérés comme des propriétés, et les chefs tribaux s’opposaient fermement à leur libération. En raison de ces circonstances, une abolition immédiate de l’esclavage n’était pas possible. Cependant, l’Islam a introduit des mesures pour restreindre et finalement éradiquer l’esclavage. Dans ce qui suit, quelques exemples sont mentionnés :
Premièrement, l’Islam considère la libération des esclaves comme un acte vertueux, et le Coran encourage les musulmans à le faire pour leur salut dans l’Au-delà. [1]
Deuxièmement, l’Islam considère la libération des esclaves comme une forme d’expiation pour certains péchés. Par exemple, si quelqu’un tue par erreur un croyant, il doit libérer un esclave croyant et indemniser financièrement la famille du défunt. « Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang. » [2]
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Troisièmement, la Zakat islamique comporte huit catégories de dépenses. L’une d’elles concerne la libération des esclaves : « l’affranchissement des jougs. » [3]
Enfin, le Prophète de l’Islam (P) a demandé aux musulmans de traiter les esclaves avec la même gentillesse et le même respect qu’ils accordent à leurs familles. Le Prophète (P) a ordonné que les esclaves reçoivent la même qualité de nourriture et de vêtements que leurs propriétaires.
L’Imam Sajjad (AS) et la libération des esclaves : L’Imam Sajjad (AS) était célèbre pour avoir acheté des esclaves, les enseigner et les éduquer, puis les avoir libérés de la captivité. Ces individus émancipés servaient de citoyens modèles et transmettaient aux autres leurs connaissances sur l’Islam. Ils restaient en contact avec l’Imam Sajjad (AS) même après leur libération [4], [5].
Question : L’Islam est une religion qui s’oppose à l’esclavage et a pris des mesures pour l’éradiquer. Alors pourquoi les captifs infidèles ont-ils été réduits en esclavage dans les guerres islamiques ?
Réponse : Selon les enseignements islamiques, il existe trois manières possibles de gérer les prisonniers de guerre [6]. La première option est de les libérer en signe de gentillesse. La deuxième option consiste à les libérer en échange d’un paiement. Enfin, s’ils sont considérés comme une menace potentielle pour la société musulmane, le gouverneur peut les garder comme esclaves dans la communauté islamique pendant un certain temps. Durant cette période, ils seront placés dans des familles musulmanes. De cette façon, ils vont apprendre davantage sur les coutumes et les rituels musulmans, travailler pour gagner un salaire, se marier et fonder une famille.
Au début de l’Islam, le concept de prison pour détenir des prisonniers de guerre n’existait pas. Les musulmans ne pouvaient pas libérer tous les captifs en raison de la possibilité de retourner dans le camp ennemi et des menaces. La seule option était donc de les répartir entre les familles et de les garder comme esclaves. Cependant, à l’époque moderne, les pays islamiques membres des Nations Unies sont tenus de traiter les prisonniers de guerre conformément à la Convention de Genève. Cela rend inutile la pratique consistant à asservir les prisonniers de guerre.
Notes:
[1] Al-Balad, 90:13 (فَكُّ رَقَبَةٍ)
[2] An-Nissa’, 4:92 (وَمَن قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَأً فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُّسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ)
[3] At-Tawbah, 9:60 (إِنَّمَا الصَّدَقَاتُ … وَفِي الرِّقَابِ)
[4] https://makarem.ir/main.aspx?typeinfo=23&lid=1&catid=null&mid=323698
[5] https://makarem.ir/main.aspx?typeinfo=25&lid=0&catid=23379&mid=316409
[6] Mohammad, 47:4 (فَإِمَّا مَنًّا بَعْدُ وَإِمَّا فِدَاءً)
Cet atricle est écrit par Dr. Mohammad Sobhani pour Shafaqna Anglais et traduit par Shafaqna Français.