Le Congrès américain aidera-t-il Donald Trump à annuler l’accord nucléaire ?

by Reza
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SHAFAQNA – Presstv : Le portail d’informations en ligne du Middle East Eye (MEE) a publié, vendredi 27 octobre, un article au sujet de l’échec des politiques de Donald Trump vis-à-vis de Téhéran.

« Il n’est plus caché à personne comment le président des États-Unis a subi des échecs en série quant aux acquis légaux. Tous les projets que Donald Trump a soumis au Congrès, en espérant les faire ratifier, sont tombés, jusqu’ici dans l’impasse ; Obamacare, barrière entre les États-Unis et le Mexique, restriction sur l’immigration, DREAM Act (développement, secours et éducation pour les mineurs étrangers) et réforme sur les taxes.

Dépité par ces échecs, Donald Trump a eu recours à des décrets exécutifs pour pouvoir mettre en vigueur plusieurs de ces promesses électorales. La diplomatie, adoptée par Donald Trump, envers l’accord nucléaire, signé avec l’Iran, s’annonce, entre autres, être une déconfiture totale. Il fait de bons discours, il imite la rhétorique belliqueuse de son allié israélien Benjamin Netanyahu, il qualifie l’accord nucléaire du “plus mauvais accord de l’histoire des États-Unis” et promet de l’annuler.

Mais ces paroles mises de côté, il recule au moment de l’action. Bien que tous les signataires de l’accord nucléaire aient confirmé le respect par l’Iran de ses engagements, pris dans le cadre de l’accord nucléaire, Trump a refusé de le certifier. Donald Trump a ensuite fixé une échéance de soixante jours au Congrès pour qu’il examine l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran.

L’intéressant est que le parti républicain, étant une voix de l’opposition sous le mandat de Barack Obama, est devenu le parti au pouvoir, avec l’élection de Donald Trump. Du coup, les républicains, qui ne laissaient pas gâcher même une moindre chance pour entraver l’accord nucléaire, se sont soudainement transformés en des adultes semi-responsables.

Les leaders républicains savent bel et bien qu’ils ne sont plus capables de blâmer Barack Obama pour l’échec de l’accord nucléaire, car dans cette conjoncture, si l’accord nucléaire est annulé, ce sont eux qui seront blâmés. D’où leur réticence pour annuler cet accord. Ils ont appuyé sur le bouton de pause quand ils se sont vus face aux défis suivants : déplaire aux partenaires européens des États-Unis qui croient en l’accord nucléaire et perdre des mégacontrats commerciaux tels que la vente des avions Boeing.

Un autre défi, pas moins important, est l’opinion publique américaine : un récent sondage de la chaîne de télévision CNN montre que 67 % des Américains sont pour le maintien de l’accord nucléaire et que seuls 30 % voient en l’Iran une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.

Un autre obstacle devant le désir de Donald Trump de voir capoter l’accord nucléaire, est Bob Corker, président du Comité des Affaires étrangères du Sénat des États-Unis, car il est peu probable que Corker puisse lancer une attaque légale contre le programme nucléaire iranien.

Par ailleurs, bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’oppose fermement à l’accord nucléaire, certains autres responsables israéliens comme Uzi Arad et Ehud Barak se sont rendus à Washington pour dire aux congressistes américains que Tel-Aviv pourrait vivre dans le confort, grâce à l’accord.

Ceci dit, il est peu probable que le Congrès américain montre une réaction légale homogène pour soutenir l’opposition de Donald Trump à l’accord nucléaire, car les élus savent que l’Iran mettra fin à ses engagements en cas d’adoption de nouvelles sanctions.

En plus, ils savent qu’en cas de l’annulation de l’accord nucléaire par Washington, les autres pays membres du groupe 5+1 (France, Allemagne, Royaume-Uni, Russie et Chine) n’emboîteront pas le pas à leur allié outre-Atlantique et continueront de signer des accords commerciaux avec les Iraniens.

Bref, il se peut que le Congrès renforce les sanctions qui existent ou qu’il adopte de nouvelles sanctions, mais il refusera certainement de faire ce qui éloignera les États-Unis de leurs partenaires européens.

L’administration Trump, c’est une administration qui est gérée par le gémissement et non pas par une voix solide et unie.

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