La question de la foi: Assujettissement par le doute (Partie2)

by Pey Bahman Z
fr.shafaqna La question de la foi: Assujettissement par le doute

SHAFAQNA – Ce qui suit fait partie du livre Philosophie de l’Islam, Behechti & BâhonarÉdité et traduit par Abbas Ahmad al-Bostani, sélectionné par SHAFAQNA.

A l’approche de l’adolescence, l’imân de l’enfance est envahi par l’incrédulité et le manque d’enthousiasme. Même pendant l’enfance on rencontre parfois des événements qui ébranlent notre confiance en une personne ou en une chose. Toutefois, durant cette phase de la vie de l’individu, un autre imân occupe la place laissée vide par le premier imân (c’est-a-dire un imân allant dans une direction opposée a celle du premier), sans que l’enfant soit confronté a un doute prolongé. Mais pendant cette phase il ne souffre d’aucun sentiment d’incertitude et développe normalement en lui-même une confiance dans la direction opposée. C’est pour cette raison qu’un enfant change vite d’opinion et on remarque que des points de vue différents se succèdent rapidement chez lui. Par exemple, a un moment il ne semble pas en bons termes avec son camarade de jeu, a un autre moment il en redevient l’ami. Souvent pendant une même partie de jeu, cette scène se répète plusieurs fois.

Progressivement cette période prend fin et cède la place a l’adolescence, pendant laquelle ont lieu de nombreux développements physiques et mentaux.

L’un de ces changements est le fait que l’individu perd la foi en la justesse de beaucoup d’idées auxquelles il croyait auparavant, pendant son enfance. Il devient sujet a l’incrédulité et au manque d’enthousiasme, dont la portée varie d’une personne à l’autre. Certaines personnel percent foi presque en toutes choses et deviennent sceptiques.

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Le doute constructif

L’incrédulité de l’adolescent peut être un facteur très efficace dans le développement de l’homme, a condition qu’elle soit accompagnée d’une sorte de ferveur et de confiance dans l’investigation et la recherche.

Seule cette sorte d’incrédulité peut être appelée “doute constructif”. Bien que le fait de douter conduise a la destruction de tout ce à quoi nous croyions auparavant et que la reconstruction soit liée à la recherche et à l’investigation que nous entreprenons après cette destruction, nous considérons le doute comme une contribution à la reconstruction et l’appelons “doute constructif”, étant donné que nous n’entreprenons des recherches et des investigations que lorsque les croyances instables de l’enfance auront été détruites.

Le rôle de l’imân encore

Normalement, l’incrédulité de l’adolescent le pousse à s’informer et à faire des recherches. On peut dire que dans cette phase il désire se défaire de ce qu’il a appris pendant la période de la pré-adolescence et, dans ce domaine, comme dans bien d’autres, il veut être indépendant et montrer qu’il n’est plus un enfant. Ce doute est donc accompagné d’une sorte d’imân (imân en lui-même, imân en sa volonté de s’appuyer sur ses propres forces de voir ce qu’il peut comprendre lui-même). Avec l’incrédulité de l’adolescence nous nous trouvons face à face avec un monde nouveau, un monde infini de choses inconnues. En ce moment-là un désir de savoir surgit et nous nous lançons dans des recherches et nous nous livrons à des investigations avec un grand espoir, et normalement avec imân, en ceci que nous pouvons désormais acquérir des informations plus pures et plus sûres sur ces choses inconnues en comptant sur notre propre capacité de reconnaissance; d’investigation et de recherche.

Si l’incrédulité de l’adolescence n’est pas suivie d’un désir positif de découvrir et d’une ardeur dans la recherche d’informations elle ne peut pas être qualifiée de constructive. Dans ce cas elle ébranlera notre confiance en toutes choses et ne nous apportera qu’un manque d’enthousiasme ennuyeux. Donc l’imân a un rôle positif dans la découverte durant la merveilleuse période de l’adolescence.

Le progrès scientifique et industriel est normalement le résultat d’efforts soutenus de ceux qui effectuent des recherches incessantes et qui, pour faire une découverte, procèdent à des centaines d’essais et d’épreuves. Parfois, pour s’assurer de la fiabilité d’une nouvelle idée scientifique ou industrielle qui leur vient à l’esprit, ils répètent la même expérience plusieurs fois. Vous avez pu observer quelques scientifiques autour de vous, et voir avec quelque application et quel zèle ils suivent leur travail, et quel éclat d’imân dans leur travail et leurs recherches scientifiques brille sur leurs visages. Il est possible que vous ayez eu vous-même l’expérience du plaisir de ces délices, exultation et imân.

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L’imân constructif

Nous parlons du rôle de cet imân qui est constructif et qui conduit effectivement à l’action, et non de celui qui fait vivre d’espoir pendant une période de détresse sans donner une direction définie à la vie.

Bien que cette dernière sorte d’imân ait quelque valeur dans la vie humaine, ses mauvais effets ne peuvent pas être négligés. Laissons pour une autre occasion la question du pour et du contre de cette sorte d’imân, et notons seulement que le Coran ne considère pas cet imân comme suffisant pour la prospérité de l’humanité même en ce qui concerne la foi en Allah. Dix des versets coraniques disent expressément que le salut humain dépend de l’imân accompagné d’une action appropriée et proportionnée au but.

Les versets 82 et 277 de la sourate al-Baqarah peuvent être cités à cet égard. Dans la Sourate Yûnis, verses 22, la Sourate Al-‘Ankabout, verses 65 et la Sourate Luqmân, verses 32, le Coran condamne sévèrement ceux qui ne prêtent pas beaucoup d’attention à Allah dans leur vie ordinaire et s’accommodent de toutes sortes de perversions, mais qui Le sollicitent dès qu’ils se trouvent dans des moments de détresse et de misère. Le Coran décrit en divers endroits les actions comme étant les pierres de touche de l’imân. Faisant allusion à ceux qui vantent leur foi, mais qui aux moments critiques évitent tout sacrifice, il dit: «Les hommes pensent-ils qu’on les laissera dire: “Nous croyons!” Sans les éprouver?» (Sourate al-‘Ankabout, 29: 2)

 

À suivre …

 

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