SHAFAQNA- Tous les ans, des livres sont publiés en Occident sur l’histoire de l’Arabie saoudite et des Arabes, la plupart d’entre eux mettant l’accent sur l’époque islamique.
Il est crucial de saisir le contexte préislamique de cette région et le contexte historique de l’apparition de l’Islam dans la péninsule arabique au VIIème siècle. Robert J. Robert G. Hoyland, un historien de 57 ans qui se spécialise dans l’histoire du Moyen-Orient, est l’un des chercheurs les plus renommés dans ce domaine. Hoyland, qui était un élève de Patricia Crone, a occupé le poste de professeur d’histoire islamique à l’École d’études orientales de l’Université d’Oxford, ainsi qu’à l’Université de St Andrews et à l’UCLA. Actuellement, il enseigne l’histoire de l’Antiquité tardive et du Moyen-Orient islamique primitif à l’Institut d’études de l’Université de New York.
Dans son ouvrage La Péninsule arabique et les Arabes, de l’âge du bronze à l’Islam, il a cherché à exposer en détail les caractéristiques politiques, sociales, économiques et culturelles de la péninsule arabique avant l’avènement de l’Islam, en se basant sur des sources historiques fiables. Ce livre examine l’histoire et la civilisation de la péninsule arabique à partir de la fin du deuxième millénaire après J.-C., pour lesquelles il existe des documents et des sources écrites. De cette façon, sa portée thématique a énormément contribué à la richesse de cet ouvrage, où Hoyland expose un tableau riche et multidimensionnel de la société arabe préislamique, en se basant sur une variété de sources archéologiques, épigraphiques et historiques.
Il examine attentivement les différentes strates historiques et présente un récit cohérent des développements politiques, économiques, sociaux et culturels de cette région. Ce livre est remarquable pour sa tentative de briser les stéréotypes courants sur les Arabes préislamiques. Il avance des preuves convaincantes que la société arabe préislamique, à l’opposé de la croyance populaire, n’était pas une société primitive et arriérée, mais une société avec une grande complexité culturelle et sociale.
L’auteur examine, entre autres, les liens commerciaux des Arabes avec les civilisations voisines, les systèmes politiques qui gouvernent les différentes régions de la péninsule et l’impact mutuel des différentes cultures sur elles-mêmes. Hoyland examine avec attention la diversité ethnique et linguistique de la région, et met en évidence comment cette diversité a contribué à la formation de l’identité arabe.
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L’un des points forts du livre est l’attention particulière qu’il porte au rôle des femmes dans la société arabe préislamique. En se basant sur des preuves historiques, Hoyland expose une vision différente du statut des femmes pendant cette période, ce qui va à l’encontre de nombreuses idées courantes. Hoyland transmet de manière habile des informations scientifiques complexes dans un langage simple et compréhensible, sans altérer la profondeur scientifique de l’ouvrage. De plus, ce livre comporte de nombreuses cartes, images et tableaux qui aident à une meilleure compréhension du contenu.
Hoyland analyse l’histoire de l’Arabie à partir de diverses sources historiques et archéologiques, y compris des textes grecs, latins et arabes, ce qui renforce la crédibilité et l’exactitude scientifique du livre. Il est question dans cette analyse des diverses civilisations qui étaient présentes dans l’Arabie préislamique, notamment la civilisation Dilmun à Bahreïn, la civilisation Mu’in au Yémen et la civilisation nabatéenne à Pétra. En exposant des preuves archéologiques et des textes historiques, il expose la culture, l’art et les coutumes de ces civilisations, et démontre comment elles ont interagi et s’ont influencées mutuellement au fil des siècles.
Hoyland examine également les différentes religions et sectes qui étaient pratiquées dans l’Arabie préislamique, telles que le paganisme, le judaïsme, le christianisme et le manichéisme, et expose une vision de la prospérité économique de l’Arabie saoudite et de ses échanges commerciaux avec d’autres civilisations. En décrivant comment les tribus, la famille et les femmes sont influencées dans la société, ainsi qu’en étudiant les coutumes, l’histoire et la littérature arabes, il parvient à donner une vision complète de la vie sociale et culturelle du peuple saoudien.
Source: Iqna