Inde: polémique autour de deux exemplaires du Coran et de la Bible placés, puis retirés du mémorial dédié au président Kalam

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SHAFAQNA – La polémique fait rage en Inde, depuis que la statue érigée à l’effigie du défunt président APJ Abdul Kalam, ce brillant scientifique musulman propulsé aux cimes du pouvoir en 2002 dans un pays majoritairement hindouiste, a été dévoilée avec, à ses pieds, un exemplaire du “Bhagvad Gita”, l’un des écrits fondamentaux de l’hindouisme, sculpté sur bois.

Mise devant le fait accompli, le 27 juillet dernier, la famille de celui qui fut l’homme fort de New Delhi pendant cinq ans, surnommé « l’homme du missile de l’Inde » pour son rôle crucial dans le programme nucléaire et considéré unanimement comme un grand humaniste, a refusé de s’incliner, déposant un exemplaire du Coran et de la Bible dans le mémorial de Rameswaram qui lui est dédié, en signe de protestation.

Une phrase célèbre de APJ Abdul Kalam : “Vous devez avoir des rêves, avant que vos rêves deviennent réalité

 

Le grand neveu de APJ Abdul Kalam déposant un Coran et une Bible aux pieds de la statue

Mais c’était sans compter la réaction courroucée du parti nationaliste Makka Katchi hindou, dont le leader s’est empressé de porter plainte, au motif que les deux livres sacrés de l’islam et du christianisme avaient été installés sans avoir obtenu le feu vert des autorités. « Je respecte ces livres. Mais les garder dans le mémorial sans autorisation est inacceptable. Des mesures devraient être prises pour que de telles choses ne se reproduisent plus », a déclaré, très remonté, K. Prabhakaran, un cacique du parti, dans un entretien à The Indian Express.

Loin de s’éteindre, la controverse a été ravivée par le retrait des deux livres qui fâchent par les forces de l’ordre, se déplaçant sur le terrain sensible de la religion, au grand dam de la presse nationale qui déplore vivement un « très mauvais service rendu à l’héritage du président du peuple ».

Conséquence directe de ces frictions à leur paroxysme : il est désormais interdit de photographier la statue du onzième président de l’Inde, né dans la pauvreté et mort le 27 juillet 2015, à 84 ans, au sommet de sa gloire, riche de l’affection des siens.

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