Grâce à l’accueil du public le cinéma religieux se développe

by Pey Bahman Z
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SHAFAQNA – IQNA: Catherine Wheatley, experte en cinéma et conférencière à l’Université de Londres, estime que les cinéastes continuent de faire des films sur des questions mystiques et religieuses, contrairement aux attentes, et que ce genre cinématographique ne sera pas abandonné et se développera grâce à l’accueil du public.

« Le cinéma religieux n’a pas décliné, mais est lié à l’avenir du cinéma, cependant l’image de l’islam et de ses adeptes dans les films européens et américains, est encore stéréotypée et déformée », a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique.

Catherine Wheatley, maître de conférences en études cinématographiques au King’s College de Londres, est l’auteure de plusieurs livres sur le cinéma et les études cinématographiques. Elle est titulaire d’un doctorat de langues modernes de l’Université d’Oxford (2007) et d’une maîtrise en cinéma européen de l’Université de Bot (2003). Avant de rejoindre le King’s College de Londres en 2011, elle a écrit des essais sur le cinéma français et britannique, puis a enseigné les études médiatiques à l’East London University.

Dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA), elle a déclaré : « Je ne suis pas sûre que l’intérêt pour ce genre de films ait diminué aujourd’hui. En Occident, des cinéastes juifs et chrétiens tels que Martin Scorsese, Terrence Malick et Paul Schrader continuent de faire des films.

سینمای دینی نه تنها افول نکرده بلکه به آینده سینما گره خورده است

On peut aussi penser par exemple aux travaux de Carlos Reygadas, Bruno Dumont, les frères Dardenne, John Michael McDonagh et Stephen Cone qui travaillent sur des thèmes spirituels ou religieux très évidents. Un livre de Mark Cauchi et John Caruana intitulé « Immanent Frames : Postsecular Cinema » sur le cinéma post séculaire, a été récemment publié sur la représentation de la religion, malgré la propagation croissante de la laïcité, et son influence sur le domaine culturel et personnel, que je recommande fortement de lire.

سینمای دینی نه تنها افول نکرده بلکه به آینده سینما گره خورده است

Il suffit de regarder la popularité des films de Tyler Perry ou des œuvres d’Alex Kendrick, qui sont des films très lucratifs, pour voir à quel point la passion pour les films chrétiens évangéliques est importante aux États-Unis. Dietrich Bruggeman, le réalisateur du film « Le chemin de croix », en 2014, a décrit le sentiment de soif spirituelle pour le public moderne.

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Cependant je ne suis pas sûre qu’Hollywood – qui est une industrie orientée vers l’investissement – considère qu’il existe un marché pour des films sur l’Islam. L’Islam a des relations très différentes avec les questions visuelles, sur ce qui peut être montré et ce qui ne peut pas être montré (restrictions sur la présentation de l’image du prophète) et ces films dépendent de l’histoire de l’immigration et de la politique américaine !

De toute évidence, les images récentes de l’islam sur le grand écran – ces 25 dernières années – tournent généralement autour du 11 septembre et de la guerre contre le terrorisme. Pour plus d’informations à ce sujet, je vous recommande de jeter un œil sur le site « The Riz Test » où Saadia Habib et Shaf Chaudhry, les fondateurs du site, tentent de répondre à la question sur l’image des musulmans dans le cinéma et la façon dont ils sont montrés à l’écran.

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Le film True Lies, en 1994, est un exemple le plus célèbre de l’image négative des musulmans dans le cinéma hollywoodien. Habib et Chaudhry se sont inspirés du test de Bechdel – un test sur les discriminations de genre dans le cinéma – et du discours de Riz Ahmed qui a critiqué la représentation des musulmans à Hollywood. Ce test comprend cinq questions sur la manière dont les musulmans sont représentés dans les films et les émissions de télévision :

Le musulman est-il victime ou auteur de terrorisme ?

A-t-il des manifestations de colère et d’irrationalité ?

A-t-il des sentiments de superstition, de retard culturel ou d’opposition au monde moderne ?

Le personnage (musulman) est-il montré comme une menace pour le mode de vie occidental ?

Si le personnage est masculin, est-il anti-féministe ou si c’est une femme, est-elle opprimée par les hommes ?

Si la réponse à l’une des questions ci-dessus est positive, le film sera considéré comme un film à contenu islamophobe.

Nous vivons dans des sociétés souvent qualifiées de postmodernes, mais dans lesquelles la religion est mondiale. Plus nous interagissons avec différents contextes et cultures, plus nous réfléchissons à nos traditions et à nos croyances. Cela est particulièrement vrai pour les cinéastes et le public.

L’épidémie de coronavirus a malheureusement eu un impact énorme sur la façon dont on regarde un film. Regarder un film à la maison est différent de la projection d’un film en groupe. Je pense que c’est important car regarder un film avec d’autres personnes, ressemble à une cérémonie ou à un rituel religieux. Au fur et à mesure que les gens se séparent, le groupe se rétrécit et change. Ce n’est pas forcément mauvais, mais c’est différent ».

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