Sous l’égide de Mgr Angelo Massafra, archevêque de Shkodër-Pult (Albanie), le Vatican a participé à cette conférence entrant dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire de la visite du pape Jean Paul II en terre albanaise, qui se déclarait officiellement athée jusqu’en 1991. Dans un pays majoritairement musulman où règne un certain relativisme religieux, le christianisme continue à maintenir une place de choix.
« L’expérience cruelle et douloureuse du régime totalitaire qui a imposé un athéisme d’État (en Albanie jusqu’en 1991, ndlr) a conduit au rapprochement de tous les croyants, suscitant un grand sentiment de tolérance et de respect entre les croyants des différentes religions », explique la CCEE, qui s’est réunie autour du thème « Foi et spiritualité dans les relations entre chrétiens et musulmans ». Elle a ainsi organisé durant trois jours des activités pastorales impliquant l’expérience du dialogue avec l’islam et a entamé des réflexions théologiques et spirituelles autour du christianisme et de l’islam.
L’efficacité du dialogue islamo-chrétien passe par le partage des expériences religieuses
Trois activités pastorales ont par la suite été approfondies : l’accompagnement de catéchumènes – personnes souhaitant recevoir le sacrement du baptême – issus de l’islam ; l’expérience interreligieuse autour de Ribat al Salam (Liens de Paix) par laquelle un groupe de chrétiens a à engager des dialogues spirituels avec la confrérie soufi de Medea, en Algérie ; et, enfin, l’accompagnement pastoral des couples islamo-chrétiens sur l’éducation religieuse de leurs descendants.
« Promouvoir le respect réciproque »
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, par la lettre qu’il a écrite à l’intention des participants, a rappelé la nécessité de « mener un nouvel effort des deux côtés, afin de conjurer les propos de haine qui sont à l’origine (…) des discriminations, des exclusions, de la marginalisation et des ressentiments » afin que le dialogue puisse se faire « dans une ambiance pacifique et constructive ». Chrétiens et musulmans sont ainsi invités, ajouta-t-il, « à promouvoir le respect réciproque, l’objectivité lorsqu’il s’agit d’écrire ou de parler à propos de l’autre religion, la bienveillance, la compassion et la miséricorde ».