Autriche: juifs et musulmans inscrits sur des listes pour limiter l’abattage rituel?

by Pey Bahman Z

SHAFAQNA – Le Muslim Post : Gottfried Waldhäusl, le ministre de l’Environnement de l’Etat, issu du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite) du Land de Basse-Autriche, souhaite restreindre considérablement la consommation de viandes halal et casher, invoquant la souffrance animale à travers ces méthodes d’abattage religieux. 

Pour cela, le ministre a expliqué au quotidien Wiener Zeitung qu’il envisageait de lier « la fourniture de viande à la résidence effective » dans la région. « Il n’est pas acceptable que des Viennois viennent faire égorger des milliers d’animaux en Basse-Autriche », s’est-il justifié.

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Concrètement, les juifs et les musulmans seraient toujours autorisés à acheter de la nourriture casher et halal, mais seulement s’ils sont en mesure de prouver qu’ils vivent en Basse-Autriche et qu’ils sont des membres observateurs de leurs communautés religieuses. Les ventes seraient limitées à une certaine quantité de viande par semaine. Cela signifierait donc que les restaurants ne seraient plus en mesure d’offrir des repas halal ou casher.

Cette proposition a immédiatement fait réagir. Le Consistoire juif de Vienne a dénoncé ce projet de liste. « Cela rappelle presque l’époque nazie », a déclaré son président, Oskar Deutsch. 

« Cela constitue une attaque contre la vie juive et musulmane. Bientôt avec une étoile sur la poitrine? », écrit un Comité juif américain basé à Berlin. 

« Cet enregistrement rappelle les chapitres les plus sombres de notre histoire », a renchérit Christian Kern, leader des sociaux-démocrates autrichien, demandant la démission du ministre. 

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Le FPÖ est également accusé à travers ce projet de liste, de brandir la cause animale afin de dissimuler son antisémitisme et son islamophobie. 

Le parti s’en défend. « Tout ce que nous faisons maintenant est de suivre les règles. Ce n’est absolument pas une question de religion, c’est une question de protection des animaux », a déclaré le porte-parole du FPÖ, Alexander Murlasits.

Il a aussi tenu à rappeler que cette proposition de loi n’était pas nouvelle.« Cette proposition de loi remonte à 2017, quand elle a été rédigée par le social-démocrate lors de ses derniers jours au pouvoir », a t-il souligné.

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