Aspects fondamentaux de la conduite des Ahl al-Bayt (p) : Un sermon par feu l’ayatollah Fadlallah

by Sa Ma

SHAFAQNA – Ce qui suit fait partie d’un sermon du vendredi par feu l’ayatollah Fadlallah de la mosquée de al-Imamayn al-Hassanayn à Haret Hreik, le 4 sha’bân 1428 / 17 août 2007:

Dieu, le Très-Haut, dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille, et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33).

Nous célébrons au troisième jour de ce mois de sha’bân l’anniversaire de la naissance de l’Imâm al-Hussein Ibn ‘Alî (p) né à Médine en l’an 3 de l’Hégire. Au quatrième jour du même mois, nous célébrons l’anniversaire de la naissance de son frère Abû al-Fadl al-‘Abbâs ; et au cinquième jour celui de la naissance de l’Imâm ‘Alî Ibn al-Hussein, Zayn al-‘Âbidîn (p).

Face à ces trois occasions et ces trois noms sacrés, il nous est indispensable de chercher à nous ouvrir à leurs vies et à leurs actions. Tout d’abord, l’Imâm al-Hussein (p) qui a passé son enfance avec le Messager de Dieu (P), son grand-père maternel, avec sa mère Fâtima az-Zahrâ’ (p) et son père ‘Alî (p). Il a pris de la science de son père, de sa raison, de sa spiritualité et de sa vie consacrée au jihâd. Tous les Musulmans savent bien que le Messager de Dieu (p) a dit : « Al-Hassan et al-Hussein sont les deux maîtres des habitants du Paradis » ; et « Al-Hassan et al-Hussein sont deux Imâms qu’ils soient debout ou assis ».

L’Imâm al-Hussein (p) s’est mis en action dans la réalité islamique après et même avant la mort de son père ‘Alî (p) et son frère al-Hassan (p). Son but était de rapprocher les gens de l’Islam. De leur apprendre l’Islam authentique et d’ouvrir leurs raisons vis-à-vis de Dieu. La période qu’il a passée à Médine était celle où il suivait la voie de son grand-père, le Messager de Dieu (P), une voie consistant à instruire les gens, à les diriger et à élever leur niveau de conscience. C’était aussi la voie à emprunter par les gens qui s’opposent à l’injustice sous toutes ses formes et qui s’ouvrent à la justice sous toutes ses formes. Il voulait préparer la société islamique et la conduire loin de la ligne de la déviance suivie par les Umayyades ; par Mu‘âwiya qui usurpé le califat qui revenait de droit à ‘Alî (p), puis par son fils Yazîd qui, en intimidant les Musulmans ou en leur faisant des propositions alléchantes, les a obligés à lui prêter serment d’allégeance.

Les slogans de la ligne husseinite

L’Imâm al-Hussein (p) a agi en tant qu’Imâm dont l’imâmat l’obligeait de conduire un processus d’assainissement au niveau de la Nation de son grand-père. L’Islam était pour lui un dépôt divin dont il était responsable. Dès que certaines conditions ont pris un aspect favorable, il s’est mis en action pour servir le Message et la cause. Il tenait à servir la ligne d’ordonner le bien et de déconseiller le mal. Et c’est là qu’il a prononcé ses fameuses paroles :

« Je ne me suis pas soulevé de gaîté de cœur ni par arrogance. Je me suis soulevé pour l’assainissement de la communauté de mon grand-père, le Messager d’Allah, pour commander le bien et interdire le mal ».

A la lumière de cet objectif, l’action de al-Hussein (p) était une action pacifique et non pas une action violente. Il a dit : « Si on m’accepte dans la vérité, c’est à Dieu que revient la vérité et si on ne m’accepte pas, je me résigne en attendant le jugement de Dieu ; Dieu est le meilleur des juges ». Mais attachés à l’égarement et à la déviance, et soumis à l’injustice et aux injustes, ses ennemis l’ont traité avec violence. Ils ont voulu l’obliger à se soumettre au pouvoir égaré. Mais il leur a répondu en leur lançant ses paroles demeurées éternelles : « Non par Dieu ! Je ne me soumettrai pas à vous comme un humilié ni ne me baisserai devant vous à la manière des esclaves… Le bâtard, fils de bâtard, nous fait choisir entre deux choses : Entre la mort et l’humiliation. Loin de nous l’humiliation ! Dieu, Son Prophète et les croyants ne l’acceptent pas pour nous. Ne l’acceptent non plus pour nous des seins immaculés et des destinées purifiées. Nous ne préférons pas l’obéissance aux ignobles à la mort à la manière des personnes nobles ».

En même temps, il a essayé de faire bouger la Nation, d’exciter ses sentiments et de la sensibiliser par rapports aux causes de la vérité et de l’erreur. C’est pour cette raison qu’il a adressé à l’armée qui était venue pour le combattre les paroles suivantes : « Ne voyez-vous pas que la vérité n’est pas suivie et que la fausseté n’est déconseillée par personne ? Que tout croyant ait le désir de rencontrer le Seigneur sans avoir eu à s’écarter de la bonne voie, car je ne vois la mort que comme bonheur et je ne vois la vie avec les injustes que comme abattement ».

L’Imâm al-Hussein (p) ne s’arrêtait pas là. Pendant qu’il conduisait sa révolution, il dialoguait matin et soir avec l’armée qui était envoyée pour le combattre. Il appelait ses ennemis à Dieu et tentait d’ouvrir leurs raisons vis-à-vis de la vérité dans l’espoir de les voir abandonner leur erreur. Mais ils avaient fermé leurs raisons. L’un d’eux lui a répondu en disant : « Nous ne comprenons pas ce que tu dis, ô Fils de Fâtima. Pourquoi ne te soumets-tu pas à la volonté de tes cousins ? ». Mais l’Imâm (p) a insisté à s’opposer à l’injustice et à l’erreur. Il a poursuivi sa révolution pour mettre à la disposition de la Nation toute entière une méthode d’action pour la liberté. Il a tracé à la Nation la ligne de la confrontation avec l’injustice et l’arrogance partout où elles se trouvent. L’Imâm (p) est donc tombé en martyr, au plus haut degré du martyre. Il est tombé avec ses enfants, ses cousins et ses compagnons. Il est tombé en disant : « Ce qui m’arrive est facile du moment où Dieu en est le témoin ». Un poète s’est identifié à lui et a adressé en son nom ces paroles au Seigneur :

« Par amour de Toi,

J’ai abandonné toute la créature.

Pour Te voir,

J’ai rendu mes enfants orphelins.

Même si, pour m’obliger à ne pas T’aimer,

Tu me coupes en morceaux,

Le cœur ne fera que T’aimer ! ».

L’Imâm al-Hussein (p) est tombé en martyr. Mais, de par son programme, ses slogans et ses buts, sa révolution a élu domicile dans la conscience de toutes les générations. Elle a été, pendant les différentes étapes de l’histoire, à l’origine de beaucoup d’autres révolutions et de résistances face à tout injuste et à tout arrogant, pour que la parole de Dieu soit la supérieure et celle des injustes l’inférieure.

C’est pour cette raison que l’Imâm al-Hussein (p) est resté une lumière éclairante. Une lumière qui éclaire les raisons, les cœurs et la vie. Une lumière qui incite la Nation à être forte, ferme et libre face aux injustes et aux arrogants.

Le jihâd de al-‘Abbâs (p) et le message de Zayn al-‘آbidîn (p)

Si nous passons à al-‘Abbâs (p), nous constatons qu’il était un homme qui représentait la foi sous sa forme la plus éminente, la vérité sous son aspect le plus haut et le courage et le sacrifice dans leur dimension la plus ferme. Il était un homme qui a combattu avec l’Imâm al-Hussein (p) non seulement de par son corps, mais surtout de par son engagement au service de l’Islam et de la foi. On dit que lorsqu’il a eu le bras coupé, il a dit :

« Par Dieu, si vous couper mon bras droit,

Cela ne m’empêche jamais de défendre ma religion ;

De défendre un Imâm dont la certitude est sincère ;

Un Imâm qui est le fils du Pur, le fils du Fidèle ».

Parlant de l’importance du rôle qu’a joué al-‘Abbâs (p), l’Imâm as-Sâdiq (p) disait : « Notre oncle al-‘Abbâs était très clairvoyant ». Sa clairvoyance au sujet de Dieu, au sujet de l’Islam et de la vérité a pu prouver sa puissance dans le monde de la confrontation, dans le monde de la lutte entre la vérité et l’erreur. Ne disons-nous pas lorsque nous le visitons : « Que la paix soit sur toi, ô toi le bon serviteur de Dieu, celui qui a obéi à Dieu, à son Messager (p), au Commandeur des croyants (p), à al-Hassan (p) et al-Hussein (p). Bien à toi, ô celui qui a été un frère qui s’est sacrifié pour son frère ! ».

Pour ce qui est de l’Imâm ‘Alî Ibn al-Hussein, Zayn al-‘آbidîn (p), Il est l’Imâm qui a rempli son temps en matière de science, de piété, de vérité et d’esprit. C’est lui qui a laissé ses empruntes sur toutes les dimensions de la culture islamique. D’un côté, il apprenait aux gens les concepts de l’Islam et ses lois. D’un autre côté, il liait les hommes à Dieu par l’intermédiaire de ses invocations qui représentent toute un programme spirituel et moral. Ecoutons-le : « Seigneur ! Je me suis complètement donné à Toi, je me suis entièrement dirigé vers toi, j’ai détourné mon visage de quiconque ait besoin de Tes dons, je ne demande rien à celui qui a besoin de Ta grâce, je pense que celui qui est dans le besoin et qui demande à celui qui est également dans le besoin fait une sottise. Seigneur ! J’ai tant vu des gens qui ont sollicité la grandeur par une voie autre que la tienne, ce qui les a amenés à être humiliés. J’ai tant vu des gens qui ont sollicité la richesse à d’autres que Toi, ce qui les a amenés à être ruinés. J’ai tant vu des gens qui ont sollicité la hauteur, ce qui les a amenés à être rabaissés ».

Il disait aussi : « Seigneur ! Empêche-moi d’avoir à l’esprit qu’un pauvre est vilain ou qu’un riche est honorable. L’honorable est celui qui le devient en T’obéissant ; le puissant est celui qui le devient en T’adorant ».

Dans son invocation dite « Des nobles caractères », l’Imâm Zayn al-‘آbidîn (p) dit : « Seigneur ! Aide-moi à répondre à celui qui tente de me berner en lui fournissant le bon conseil, à répondre à celui qui m’abandonne en étant charitable envers lui, à récompenser celui qui me prive en lui donnant, à gratifier celui qui rompt avec moi en me rapprochant de lui, à dire du bien de celui qui me médit. Seigneur ! Aide-moi à reconnaître ce qu’on me fait comme bonnes actions et à négliger ce qu’on me fait comme mauvaises actions ».

L’Imâm Zayn al-‘آbidîn (p) montrait aux gens la voie qu’ils devaient suivre dans leurs relations sociales et politiques en disant : « Le fanatisme qui est péché consiste, pour quelqu’un, dans le fait de considérer les mauvaises personnes parmi les siens comme étant meilleures que les bonnes personnes appartenant à un autre clan ».

Que signifie la reconnaissance de l’Autorité des Gens de la Maison ?

Chers frères ! Les Gens de la Maison sont eux qui représentent l’Imâmat, le Message et tout le mouvement de la vérité. Pour cette raison, nous devons pour reconnaître leur Autorité nous engager dans la lecture de tout leur héritage, dans l’apprentissage de leurs sciences, dans l’ouverture vis-à-vis d’eux par la raison, car ils voulaient élever nos raisons au niveau de l’ouverture vis-à-vis de la vérité. Ils nous demandaient de vivre l’amour et l’unité entre nous. Ils nous demandaient d’être équilibrés et droits sur la voie. C’est en cela que consiste le sens de la reconnaissance de l’Autorité des Gens de la Maison (p). ‘Alî (p) a dit à ce propos: « Le partisan de Muhammad (celui qui reconnaît son Autorité) est celui qui obéit à Dieu même s’il est de parenté éloignée. L’ennemi de Muhammad est celui qui désobéit à Dieu même s’il est de proche parenté ».

De la sorte, la reconnaissance de l’Autorité des Gens de la Maison (p) se traduit par la pratique selon une méthode définie à partir de la ligne qu’ils ont eux-mêmes tracée. Et c’est de la sorte que nous pouvons nous considérer comme reconnaissant l’Autorité des Gens de la Maison (p) desquels Dieu a éloigné la souillure et qu’Il les a purifiés complètement.

Le caractère illicite de nuire aux gens et des les embêter

Pour conclure, nous aimerions bien insister sur une question en relation avec la fatwa légale que nous avons prononcée il y a quelques temps. Il s’agit de la prohibition de brûler des pneus car les brûler nuit à l’environnement, aux gens et à la santé. Nous avons également prohibé le fait de tirer des balles dans l’air que ce soit lors des fêtes ou lors des deuils. Nous avons dit que ces agissements sont illicites et ceux qui les pratiquent commettent un péché interdit par Dieu. Nous y avons également prohibé l’usage des pétards qui gênent les gens et leur portent nuisance. Nous avons remarqué dernièrement que beaucoup de gens tirent dans l’air et que, de ce fait, plusieurs personnes ont été blessées.

Nous voudrions donc répéter ce que nous avions dit et insister sur l’importance de cette fatwa. Nous disons à tous les frères, aux jeunes et aux autres personnes concernées, que tirer dans l’air pour fêter un événement ou lors d’un deuil, l’usage des pétards et le fait de brûler des pneus sont légalement illicites. Quiconque le ferait est un pécheur aux yeux de Dieu, le Très-Haut, sans parler de la nature arriérée de ce genre d’agissements. Les balles et les armes à feu ont une seule fonction qu’est l’autodéfense et la défense de la Nation. En faire usage pour exprimer la protestation n’est pas loisible car elles portent nuisance aux gens. Nous devons nous opposer à ces mauvaises habitudes qui n’honorent pas notre société et qui lui porte nuisance. Nous devons être de ceux qui croient, qui font des bonnes œuvres et qui se recommandent mutuellement la vérité et la patience.

 

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