Quand la révélation se mêle à la science

SHAFAQNA- Un verset de la sourate Al-Anbiyâ suscite l’intérêt des lecteurs contemporains, qu’ils soient croyants ou non. Il semble exposer, en une image concise, l’idée d’un univers autrefois unifié puis séparé.

Cette formulation est en accord avec le scénario cosmologique du Big Bang, c’est-à-dire l’instant où l’univers est passé d’un état extrêmement dense et chaud à une expansion continue. Selon le verset:

أَوَلَمْ يَرَ الَّذِينَ كَفَرُوا أَنَّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ كَانَتَا رَتْقًا فَفَتَقْنَاهُمَا ۖ وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَيْءٍ حَيٍّ ۖ أَفَلَا يُؤْمِنُونَ

« Ceux qui ont mécru ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte, puis Nous les avons séparés, et Nous avons fait de l’eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas » (Sourate Al-Anbiyâ, 21-30)

Deux mots clés sont utilisés dans le vocabulaire du verset pour décrire l’idée de jointure, de compacité, de ce qui est soudé ou clos. Fataq fait référence à l’ouverture, à la dilacération, à la séparation des éléments qui n’en formaient qu’un. Dans le langage actuel, l’image suggère un état primitif unifié des cieux et de la terre, suivi d’une séparation. Le verset ne détaille pas une théorie physique, mais il utilise une métaphore structurante, de l’unité vers la séparation, de la compacité vers l’extension.

Cependant, la cosmologie moderne décrit un univers qui provient d’une atmosphère dense et chaude, s’étendant depuis des milliards d’années. Cette compatibilité plausible ne fait pas du Coran un manuel scientifique, mais elle pose des questions sur sa justesse dans son ensemble. Elle communique avec la raison grâce à son image cohérente, et avec le cœur grâce à l’idée d’un monde qui sort d’une matrice, d’un commencement partagé qui nous unit.

Il est crucial de rappeler que le Coran ne transmet ni formules ni équations, il oriente le regard. Cependant, l’histoire des idées prouve que certaines formulations coraniques résistent à l’épreuve du temps et s’harmonisent avec des connaissances récentes.

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Dans cette phrase, l’enchaînement compatibilité, séparation’ suit la flèche du temps cosmique, tandis que la seconde partie du verset:

« Nous avons fait de l’eau toute chose vivante »

Il est clair d’un point de vue biologique, l’eau est le cadre de la vie telle que nous la connaissons. Il y a une convergence qui encourage une lecture à deux niveaux, du point de vue spirituel, rappeler une origine commune encourage à l’humilité et à la fraternité, tandis que du point de vue rationnel, l’idée d’une cohérence interne du texte reste intelligible à travers les siècles, même lorsque nos modèles scientifiques évoluent.

La présence d’une idée validée au XXème siècle dans un texte du VIIème siècle remet en question l’esprit. Quelle est la probabilité qu’un homme sans éducation académique puisse saisir, en utilisant des phrases simples, l’essentiel d’un mystère que la science ne dévoilera qu’après quatorze siècles, même sans outils scientifiques?

En lisant ce verset aujourd’hui, on accepte de laisser l’intelligence et la sensibilité dialoguer. L’intelligence perçoit une structure du réel, du simple au complexe, de l’un au multiple, du clos à l’ouvert, que nos sciences mesurent désormais. La sensibilité perçoit un récit des origines qui apaise, le monde n’est pas absurde, il a émergé d’une structure que l’homme peut chercher à saisir. Cette double lecture, à la fois logique et émotionnelle, démontre que le texte touche à la fois le cerveau et le cœur.

Il est fréquent de constater que beaucoup de ceux qui critiquent l’Islam se basent sur des informations de seconde main. Ceux qui lisent réellement le Coran et l’étudient changent souvent de perspective.

Le Coran lui-même est le miracle à la portée de tous, ce qui fait la force de l’Islam. Depuis quatorze siècles, sa cohérence est en constante évolution, à chaque période, à mesure que les sciences avancent, de nouvelles convergences se manifestent, non comme des preuves mathématiques, mais comme des signes qui encouragent la réflexion. Chaque vendredi, on publiera une série d’articles sur la rencontre entre la révélation et la raison, dans le but de parler à l’esprit sans oublier l’âme.

Source: Iqna

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