Femmes voilées renversées à Lille : la justice exclut l’islamophobie

by Reza

SHAFAQNA – La Voix du Nord | par Lakhdar Belaïd : Le boulevard Faidherbe, à Armentières, n’est visiblement pas un endroit simple pour la circulation. Qu’il s’agisse des automobilistes ou des piétons. Le 23 décembre 2016, vers 17h40, un conducteur de soixante ans déboule. Plusieurs femmes (toutes voilées) et une petite fille sont en train de traverser utilisant un passage pour piétons. Le choc est violent. L’une des passantes se retrouvera sur le capot d’un véhicule omettant de s’arrêter. Une autre parviendra à relever l’immatriculation du chauffard. Dans le groupe, une femme sera également catégorique. Au moment où il est censé avoir remarqué ces piétonnes, «  l’automobiliste a accéléré  ». Quelques jours plus tard, l’antenne lilloise du Collectif contre l’islamophobie en France se saisit de l’affaire.

Carence en communication

«  Nous sommes intervenus quand la police a refusé la plainte des victimes  », explique Jawad Bachare, responsable de l’antenne lilloise du CCIF. Le commissariat d’Armentières réfutera cette version. Expliquant avoir réclamé des éléments complémentaires, comme une attestation médicale faisant état de leurs blessures, avant d’enregistrer cette plainte. Jeudi matin, l’automobiliste s’explique enfin face au président Marc Trevidic. Des explications très succinctes. «  Mon client souffre d’une carence en communication  », explique son avocate. À part marmonner «  Je n’ai rien fait de mal  », l’homme ne fait pas grand-chose pour éclairer les débats.

Défenseur du CCIF et des victimes, Nordine Bellal ne voit, lui, aucune ambiguïté dans ce dossier. «  La période est assez trouble vis-à-vis de la communauté musulmane  », assure l’avocat.

Pour la défense, Nathalie Greuny-Secretin préfère s’appuyer sur l’examen du carrefour par la police. Le procès-verbal souligne une certaine dangerosité. Le racisme ? La défense s’appuie également sur certains éléments quelque peu audacieux du rapport pour le réfuter. Sur place, les fonctionnaires ont visiblement interrogé un couple estimé être musulman et ayant eu des frayeurs en traversant. Avec des conclusions originales. Du style : «  Il nous précise que ni lui ni sa femme ne portent le voile… » Les policiers ont ils omis de demander à sa compagne si celle-ci comptait se laisser pousser la barbe ?

Le président Marc Trevidic se contentera des conclusions sur les risques inhérents à cette intersection et écartera toute islamophobie dans cette affaire. Sanction : un an de prison avec sursis pour blessures involontaires.

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