Les objections opposées au hijab et ses difficultés (partie 1)

by Seyyed

SHAFAQNA – Ce qui suit est une partie du livre “La question du Hijab” de feu Ayatullah Morteza Motahhari, publié par Organization de Propagation Islamique.

Le “Hijab” et la logique

La première objection qui est opposée au “couvrement” de la femme est qu’il n’a pas de raison sensée d’être, et qu’il ne faut pas défendre ce qui n’est pas logique. L’origine du “hijab”, dit-on, a été soit les pillages et l’insécurité qui n’existent plus de nos jours, soit la doctrine du monachisme et du renoncement au plaisir qui est vaine et erronée, soit l’égoïsme et le désir de domination de l’homme, vices grossiers contre les­quels il faut lutter, soit la croyance en l’impureté de la femme en période de menstruation, qui n’est elle non plus rien d’autre qu’un préjugé.

Nous avons clarifié la réponse à ces objections dans le chapitre précédent, au cours duquel il est apparu que le “hijab” – au sens islamique du terme, bien entendu – a un fondement logique à différents points de vue, psychologique, familial, social, et jusqu’en ce qui concerne l’aspect de valorisation de la femme. Nous en étant entretenu en détail, nous ne reviendrons pas dessus.

 

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Le “Hijab” et le principe de liberté

Une autre objection qui a été faite au “hijab” est qu’il va à rencontre du droit à la liberté qui est un droit humain naturel, et qu’il constitue une atteinte au prestige humain de la femme.

Le respect de la dignité et du prestige humains, dit-on, est un des articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tout être humain est honorable et libre, qu’il soit homme ou femme, blanc ou noir, quelle que soit sa nationalité ou sa religion. Contraindre la femme à se conformer au “hijab” est mépriser son droit à la liberté et constitue un outrage à sa dignité humaine, et en d’autres termes une oppression notoire.

La respectabilité et la grandeur humaines de la femme et son droit à la liberté, de même que le précepte conforme au bon sens et à la Loi religieuse selon lequel nul ne doit être emprisonné sans motif et que l’oppression ne doit être pratiquée sous aucune forme ni sous aucun prétexte, exigent que ce principe disparaisse.

Pour répondre à cette objection, il est nécessaire de faire remarquer une fois encore qu’il y a une différence entre claustrer la femme à la maison, et la considérer comme tenue d’être couverte en présence de l’homme étranger. La question d’emprisonner et de claustrer la femme n’existe pas en Islam.

Le “hijab” y est un devoir selon lequel elle doit observer une modalité d’habillement particulière dans ses relations et ses contacts avec les hommes. Or ce devoir, ni ne lui a été imposé par l’homme, ni ne représente quelque chose d’incompatible avec sa dignité et sa respectabilité ou constituant une infraction à ses droits naturels.

Le fait qu’un certain nombre d’intérêts sociaux contraignent la femme ou l’homme à adopter une ligne de conduite particulière dans leurs relations, et à se comporter en sorte de ne pas troubler la quiétude d’autrui et de ne pas détruire l’équilibre moral, ne peut être qualifié d’emprisonnement ou d’esclavage, ni être considéré comme contraire à la dignité humaine et au principe de liberté individuelle.

 

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A l’heure actuelle, de telles limitations existent pour l’homme dans les pays développés. Si un homme sort de chez lui nu ou en chemise de nuit, ou même en pyjama, il sera appréhendé par les forces de l’ordre pour avoir commis un acte contraire aux bonnes moeurs. Que les intérêts éthiques et sociaux contraignent les individus d’une société à respecter une certaine ligne de conduite, comme de sortir dehors entièrement vêtus, ni ne se nomme esclavage ou claustration, ni ne va à l’encontre de la liberté et de la dignité humaines, ni ne constitue une oppression ou une contradiction au bon sens.

Au contraire, le fait pour la femme d’être couverte, dans les limites déterminées par l’Islam, lui permet d’acquérir davantage de prestance et de respect, la protégeant de l’offense d’individus frivoles et immoraux.

La dignité de la femme veut qu’elle soit posée, grave et sérieuse lorsqu’elle sort de chez elle et ne fasse intervenir aucun élément excitant dans son comportement ni dans son habillement, qu’elle n’invite pas l’homme à elle en pratique, ne s’habille pas de façon provocante, ne marche pas de façon provocante, ne module pas sa voix de façon provocante, car les gestes, la démarche, la façon de s’exprimer peuvent être d’une grande éloquence.

Je donnerai en premier lieu l’exemple de mon propre type, moi qui suis “ruhani“*. Si un “ruhani” se donne un genre et une allure contraires à ce qui est ordinaire et habituel, s’il affiche un grand turban et une longue barbe, porte sa canne en main et son manteau sur l’épaule avec une prestance et une majesté particulières, ce genre et cette allure parleront d’eux-mêmes, disant: “Témoignez-moi du respect, laissez-moi passer, tenez- vous avec politesse, baisez-moi la main…” II en est de même de l’attitude d’un officier de haut grade qui dresse le cou, piétine le sol avec force, se rengorge, grossit la voix en parlant. Lui aussi agit d’une façon éloquente, disant dans un langage non verbal: “Craignez-moi, laissez-vous impressionner par moi…”

Ainsi, il arrive qu’une femme se vête ou se déplace d’une façon telle que ses manières et ses actes parlent et invitent l’homme. La dignité de la femme veut-elle qu’elle se comporte ainsi? Le fait qu’elle aille et vienne avec simplicité et avec calme, sans attirer l’attention ni les regards sensuels des hommes, va-t-il à rencontre de sa dignité ou de celle de l’homme, à l’encontre des intérêts de la collectivité ou du principe de liberté individuelle?

Prétendre qu’il faut enfermer la femme à la maison, fermer sur elle la porte à clef sans lui donner à aucun titre la permission de sortir est bien entendu en incompatibilité avec sa liberté naturelle, sa dignité humaine et ses droits élémentaires. Si une telle chose exista dans les applications non islamiques du “hijab”, elle n’a pas existé et n’existe pas en Islam.

Si vous demandez aux jurisconsultes si, en soi, le fait de sortir dehors est interdit à la femme, ils vous-répondront par la négative. Si vous leur demandez si la pratique de l’achat et de la vente lui est interdite en soi lorsque la partie adverse est un homme, ils répondront par la négative. La participation de la femme aux réunions et aux assemblées est-elle interdite?

La réponse est encore négative, et nul ne prétendit que la présence d’une femme dans les endroits où se trouvent des hommes soit interdite en soi. L’instruction de la femme, son apprentissage technique ou artistique, le développement des aptitudes que Dieu a placées en elle sont-ils interdits? La réponse est encore négative.

Ici interviennent simplement deux questions: d’une part, il lui faut être couverte et ne pas sortir de façon ostentatoire et provocante. D’autre part, l’intérêt de la famille implique que la femme sorte de chez elle avec la satisfaction et l’approbation de son époux, dont l’intervention n’a évidemment de raison d’être que dans la limite des intérêts familiaux et non davantage.

Ralentissement des activités

La troisième objection faite au “hijab” est qu’il engendre la sclérose et la suspension des activités dont la nature a donné l’aptitude à la femme.

La femme jouit comme l’homme de pensée, de compréhension, d’intelligence, de dons et d’aptitude au travail. Or ces dispositions, qui lui ont été accordées par Dieu, ne l’ont pas été en vain et doivent être fructifiées.

De manière fondamentale, toute aptitude naturelle est la raison d’être d’un droit naturel. Lorsque dans le système de la création, la capacité et le mérite d’accomplir une tâche sont donnés à un être, ceci tient lieu de preuve de son droit à mettre en pratique son aptitude, et l’en empêcher constitue une oppression.

Pourquoi prétendons-nous que tous les êtres humains, qu’ils soient hommes ou femmes, ont le droit de faire des études, tandis que nous ne reconnaissons pas ce droit aux animaux? Tout simplement parce que la capacité d’étudier existe en l’être humain et non en l’animal. En l’animal existe la capacité de se nourrir et de se reproduire, et l’en priver relèverait de l’iniquité. Empêcher la femme d’accomplir les efforts dont le système de la création lui a donné la capacité constitue non seulement une oppression à son égard, mais aussi une trahison envers la collectivité.

Car tout ce qui rend les facultés naturelles et innées de l’Homme stériles et en suspens est préjudiciable à la société, dont l’agent humain représente le plus grand capital. Or la femme est elle aussi être humain et la société doit bénéficier de son travail, de son activité et de son énergie de production.

Paralyser cet agent et gaspiller l’énergie de la moitié des individus de la collectivité va à la fois à l’encontre du droit naturel individuel de la femme et à l’encontre du droit de la communauté, et implique que la femme vive toujours à la charge de l’homme.

La réponse à cette objection est que le “hijab” islamique, dont nous ne tarderons pas à énoncer les limites, n’engendre ni la perdition de l’énergie de la femme ni l’altération de ses aptitudes innées. Une telle objection s’adresse à cette forme du “hijab” qui était d’usage chez les hindous, les anciens perses ou les juifs.

 

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Le “hijab” islamique ne prétend pas enfermer la femme à la maison et s’opposer à l’épanouissement de ses aptitudes. Le fondement du “hijab” en Islam, comme nous l’avons dit, veut que les plaisirs sexuels soient restreints au milieu conjugal et au conjoint légitime et que le milieu social demeure intact pour le travail et l’activité, et c’est la raison pour laquelle il n’autorise ni la femme à fournir des causes d’excitation aux hommes en sortant de chez elle, ni l’homme à avoir des regards indiscrets. Un tel “hijab”, non seulement ne paralyse pas l’énergie de travail féminin, mais renforce celle de la collectivité.

Si l’homme restreint les jouissances sexuelles à son épouse légitime, déterminé à ne plus se préoccuper de ces questions lorsqu’il la quitte pour rejoindre le milieu social, il pourra assurément se montrer plus actif que si toute sa pensée s’attache à telle femme, à telle fille…

Est-il préférable pour la société que la femme aille vaquer à ses affaires avec sérieux et simplicité, ou bien qu’elle perde son temps devant la glace et qu’une fois sortie, tout son effort tende à s’attirer l’attention des hommes, et à transformer les jeunes, qui doivent être dans la société des symboles de volonté, d’activité et de résolution, en individus livrés à leurs passions, voyeurs et veules?

Ce que l’Islam refuse est que la femme se transforme en une créature futile et insignifiante, dont l’activité se réduise à liquider des richesses, à corrompre les moeurs de la collectivité et à détruire la structure de la famille. Il ne s’oppose aucunement à une activité sociale, économique, culturelle véritable, les textes islamiques et l’Histoire de l’Islam en portent témoignage.

 

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