L’enterrement secret de Fatima: la preuve de sa colère

by Reza
Fatima - Chiisme - Zahra

SHAFAQNA – Ce qui suit fait partie du livre Fatima, Ali et les fidèles du Messager d’Allah (saws) sélectionnés par SHAFAQNA.

La profonde tristesse de Fatima Az-Zahra témoignant de la trahison de certains compagnons

Un jour, le Prophète Mohammad (pslf) dira devant une assemblée considérable de notables musulmans : ” Fatima est une partie de moi. Aussi, celui qui l’irrite m’irrite également. ”

Un autre jour, en s’adressant à sa fille, il lui dira : ” ô Fatima ! Allah s’irrite lorsque tu t’irrites. Il est satisfait lorsque tu es satisfaite. “.

Les événements ayant suivi le décès de son père avaient bouleversé et réellement irrité Sainte Fatima Az-Zahra (s) au point où elle ira exprimer sa douleur auprès de la tombe de son père :

” A propos de la tristesse ressentie par Fatima Az-Zahra (s) après le Sublime retour à Son Créateur de l’âme de son père, le Bien-Aimé Prophète Mohammad (pslf), sa servante Fidda a raconté ceci :

” Au huitième jour faisant suite au décès de son père, Fatima (s) révélera l’ampleur de sa tristesse et de ses difficultés à vivre dans un monde hostile vidé de la présence de son père. Elle se rendit à la mosquée, et couverte de larmes, elle dira :

” ô Mon père ! ô Mon ami sincère ! ô Mohammad ! ô Abu Al-Qasim ! ô Abu protecteur des veuves et des orphelins ! Qui peut vous remplacer à la Kaaba et à la mosquée ! Qui peut vous remplacer auprès de votre fille plongée dans la tristesse, la mélancolie et la douleur ! ”

Puis Fidda continue son récit :

” Ensuite, Fatima (s) se dirigea vers la tombe du Prophète (pslf), ses pleurs et ses sanglots l’obligeront à une marche chancelante. Arrivée au Mizaneh, elle s’effondrera inconsciente. Aussi, les femmes accourront à son secours, et après lui avoir rafraîchi le visage avec de l’eau de source, elle manifestera de nouveau des signes de vie.

Fatima dira alors : ” Mes forces se sont évanouies, ma résistance m’a fait défaut, mes ennemis se réjouissent de mon chagrin, et mon affliction me fait lentement mourir !

ô Mon père ! Je suis dans la perplexité et la solitude, affaiblie par le chagrin et profondément mélancolique ! Ma voix s’est éteinte mon dos s’est brisé ; ma vie est ballottée par les vicissitudes ; je ne trouver personne après vous, ô mon père, pour soulager ma peine ; personne pour m’aider en ces temps très difficiles, face auxquels je suis fragile et pleine d’impuissance ! Tel le précise les Révélations, le lieu de la présence de Gabriel (s) et de Michaël (s) a disparu avec votre départ, ô père !

Les intentions (des gens) ont changé. Les portes se sont fermées devant moi. Raisons pour lesquelles ce monde devenu hostile m’est difficile à vivre. Mes larmes se déverseront sur vous aussi longtemps qu’un souffle de vie sera présent en moi. Mon désir de vous rejoindre ne pourra cesser, mon affliction créée par notre séparation ne trouvera jamais de fin dans le monde d’ici-bas. ”

Les sanglots de Fatima (s) allaient dès lors augmenter d’intensité :

” ô Mon père ! Avec votre départ, la lumière du monde a disparue. Les fleurs se sont fanées après s’être ouvertes à la vie tout le temps de votre présence parmi nous.

ô Mon père ! Ma mélancolie n’aura de fin tant que durera notre séparation.

ô Mon père ! Le sommeil m’a quitté depuis le jour de notre éloignement !

ô Mon père ! Où est-il celui qui était proche de la veuve et des orphelins ? Celui qui fût donné à la Communauté pour jusqu’au Jour de la Résurrection !

ô Mon père ! Après vous nous avons été placés dans le monde des opprimés ! ô Mon père ! Après vous les gens nous ont délaissés, oubliant la noblesse de notre lien glorieux qui nous unissait à votre présence parmi les gens.

Quelle larme peut-elle être retenue suite à votre Sublime retour vers notre Créateur ?

Quelle mélancolie peut-elle être éteinte après votre départ ? Quelles paupières peuvent-elles encore se refermer sur un sommeil paisible depuis votre absence ?

ô Mon père ! Vous êtes le printemps de la foi et la lumière des Prophètes ! Comment les montagnes vont-elles résister ? Et les mers ne pas s’assécher ? Et la Terre ne pas trembler ? ô Mon père ! Je suis tant affligée de la peine la plus pesante à porter, et ma déroute est sans fin.

ô Mon père ! Je suis atteinte de la plus profonde infortune et de la plus vaste calamité qui puissent être vécues dans le monde d’ici-bas. Les Anges vous pleurent, et les étoiles se sont immobilisées !

Depuis votre envol vers le Très-Haut, même votre minbar a perdu de sa splendeur, vidé de votre ineffable conversation intime avec votre Seigneur ! Certes, votre tombeau est comblé de votre présence et le Paradis satisfait de votre retour, de vos invocations et de vos prières.

ô Mon père ! Quelle mélancolie enveloppe les lieux de vos sermons et discours ! Combien je vais souffrir de tout ce qui se prépare à l’horizon de la déviance et jusqu’au jour où je vous rejoindrai ! Combien est affligé Abul Al-Hassan (Imam Ali (s)) : celui qui fût désigné à votre succession ! Le père de vos deux enfants : Al Hassan et Al-Hossein, vos bien-aimés. Celui qui vous a été confié dès son enfance, et dont vous ferez votre frère ! Celui que vous avez le plus aimé de tous vos compagnons. Le père de Al-Hassan, le premier à vous accompagner et à vous soutenir.

Vraiment, la mélancolie s’est emparée de nos cœurs. Nos pleurs nous font mourir lentement et notre détresse ne cesse de nous accompagner ! ”

Puis, Dame Fatima (s) rejoindra sa demeure, toujours triste et en pleurs. Elle vivra ainsi jusqu’au jour où elle rejoindra son père bien-aimé, à peine quelques semaines après le Sublime retour à Son Créateur de l’âme du Prophète Mohammad (pslf). ” (Fatima : The Gracious, 1990, p. 154.)

L’enterrement secret de Fatima, la preuve de sa colère.

Fâtima ne survivra que 75 jours à la mort du Prophète (six mois selon Tabari : “Dans cette même année, au mois de ramadhân, mourut Fâtima, la fille du Prophète, six mois après la mort de son père ; elle était âgée de vingt-neuf ans. Elle sera enterrée de nuit par ‘Alî et inhumée à Médine, – “Quand Fâtima mourut, elle demanda à être enterrée en secret ; la jalousie de A’icha menaçait sa sépulture” (Louis Massignon, “La notion du vœu”, idem, p.590) -, mais l’endroit exact de sa sépulture sujet à controverse.

“Il fallait que Fâtima, cet otage de l’hospitalité arabe, qui priait non pour elle-même, mais pour les autres, meure dans la déréliction, emmurée dans son deuil filial, gardant à son père mort sa main, cette bay’a, ce serment d’allégeance, le shebbâk al-Rasûl : gage de sa promesse de venir la chercher la première, lui, après sa mort. En fait, elle mourut, 75 jours après lui, ayant accouché avant terme, d’un fils mort-né, Muhsin, sâbib al-sirr al-khafi ; malmenée comme une rebelle pour avoir refusé de sortir de sa “demeure d’afflictions” (bayt al-ahzân) et d’aller prêter serment.

Elle avait, alors, “dénoué sa chevelure”, geste noble de détresse suprême de la femme libre ; qu’elle renouvellera à la Résurrection : l’indignation de la Femme.” ”

La Mubahala de Médine et l’hyperdulie de Fatima” Louis Massignon, (1943-1955), Opera minora, I, P.U.F., 1969

Plus fragile que son époux, profondément affectée par l’absence de son père, troublée par le comportement de l’esprit de la contestation des droits de la Famille du Prophète Mohammad (pslf), Fatima (s) sera chaque jour davantage envahie par la maladie : ” Lorsque la maladie d’Az-Zahra s’aggrava, elle dira à son cher époux : ” Mon cher cousin, je sens arriver la proximité de l’instant de mon Retour vers mon Créateur et de l’instant qui va me joindre à nouveau à mon père, et je voudrais te faire quelques confidences.2

Ali lui dira : ” Recommande et confie-moi tout ce que ton cœur nécessite, ô fille du Messager de Dieu, exalté soit-Il (…) Je suis déjà tellement affecté et malheureux à l’idée de notre proche et irréversible séparation dans le monde d’ici-bas, la peine de ton absence m’attriste déjà… Par Dieu ! Je revis la même douleur continuelle qu’a créée en moi l’absence à nos côtés du Messager de Dieu (…) Demande et confie-moi ce que ton cœur nécessite, je te fais la promesse de m’acquitter de tes exigences avec dévouement ; j’accomplirai minutieusement et en toute sincérité tes ultimes volontés terrestres et je privilégierai tes exigences aux miennes. ”

Elle lui demandera alors ceci : ” Enterre-moi de nuit, dissimule le lieu de ma tombe, qu’aucun de ceux qui m’ont opprimée et maltraitée n’assiste à mes funérailles (…) ? ! Mon cousin ! Si tu épouses une autre femme après moi, je te demande de cohabiter une journée et une nuit avec elle, et de consacrer la journée et la nuit suivantes à mes enfants ; de ne pas élever la voix sur eux, ? père de Al-Hassan, Aba al-Hassan, car ils sont dans la tristesse des orphelins, de ceux qui deviendront des étrangers dans ce monde, de ceux qui sont affligés et abattus. Hier, ils ont assisté au Sublime Retour de leur bien-aimé grand-père, et aujourd’hui est arrivé l’instant du Retour de leur mère. Malheur à une communauté qui les tourmente, qui les déteste et qui les assassine. ”

Quelques heures plus tard, elle se lèvera pour accomplir le bain rituel de la purification ; s’allongera à nouveau, face à la qibla – orientation vers laquelle se trouve la Sainte Kaaba – et elle laissera échapper son âme vers son Seigneur, satisfaite et apaisée à l’idée de rejoindre son bien-aimé père, le Messager de Dieu. L’Imam ressentira encore plus profondément l’absence d’une épouse modèle, d’une mère sainte et pleine d’affection à l’égard de ses enfants, d’une alliée exceptionnelle, jeune, vaillante, courageuse et dynamique dans le chemin de Dieu, exalté soit-Il. Ce furent les dernières recommandations de Fatima la Radieuse.

Les gens de Médine apprendront le décès de la fille du Messager de Dieu. Ils accourront chez elle pour accomplir la prière du défunt et participer à ses funérailles, mais tout avait déjà été réalisé. Ils en furent bouleversés, profondément attristés lorsqu’ils apprirent les dernières volontés de la fille du Prophète qui avait exigé d’être inhumée dans un absolu secret, dans l’obscurité de la nuit après qu’Ali et un groupe de ses fidèles compagnons eurent accompli pour elle la prière. “

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