L’amour et l’amitié dans l’islam (partie 3): la récompense de l’amitié pour les hommes

by Za As
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SHAFAQNA – Tahoor : L’effet sociologique de l’amitié dans ce monde est évident, et ses conséquences dans l’Au-delà seront d’une intensité inimaginable pour le croyant.

Chacun de nous en a concrètement expérimenté certains effets dans ce monde, ce qui nous a convaincu que plus on se montre avenant, prévenant, aimable envers les gens, plus on reçoit d’amour de leur part. C’est la preuve que le meilleur moyen de se faire aimer des autres, c’est encore d’aimer les autres. C’est aussi simple que ça. Le contraire aussi est évident : si on se montre avare en actes et en paroles, intéressé, parcimonieux, peu enclin au don, on s’attire l’inimitié et le mépris des gens. C’est un principe important dans les relations sociales que l’Imâm Sâdiq (as) a rappelé à son disciple Mu’allâ :

« Ô Mu’allâ ! Crains Dieu, Il te rendra facile et légère toute chose, Ô Mu’allâ ! Sois aimable envers tes frères en gardant chaleureuse ta relation avec eux, car Dieu a fait du don généreux une source d’amour, et de l’avarice une cause de haine. »

Quand l’amitié et l’entraide règnent dans une société, les fléaux sont repoussés par la bénédiction des hommes et des femmes de bonne volonté qui y vivent. Dieu repousse ou suspend le châtiment que peut mériter cette société. Comme l’explique la tradition suivante :

« Dieu s’adresse aux habitants d’une ville ou d’un village dont la désobéissance aux ordres de Dieu a dépassé la limite tolérable, et parmi lesquels vivent trois personnes croyantes. Dieu leur dit ces paroles : ” O serviteurs pécheurs et désobéissants à Mes ordres ! S’il ne se trouvait pas que parmi vous il y a aussi des croyants qui, pour Mon agrément, font preuve de bonté envers les gens, observent scrupuleusement la prière et peuplent ainsi les mosquées, et qui, redoutant Mon courroux, demandent pardon à chaque aube, J’aurais fait descendre sur vous Mon châtiment et Je ne me soucierais guère de ce qui vous arriverait par la suite”. »

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Les effets positifs de l’amour et de la philanthropie dans ce monde sont innombrables. Mais ils sont infiniment meilleurs en qualité et en nombre dans l’au-delà. Car la vie dans ce monde est une transition éphémère, un moment qui passera tôt ou tard, alors que l’au-delà est un séjour éternel, définitif.

L’Imâm Sâdiq (as) a dit : « Le regard de mansuétude de Dieu est au-dessus des croyants faisant partie de notre école (chiisme) quand ils se retrouvent entre eux dans l’entente et l’amabilité. Il les suit jusqu’à ce qu’ils se séparent. Leurs péchés tombent comme tombent les feuilles des arbres. Dieu tient la main de celui qui est toujours plus bienveillant que son ami. »

L’Imâm Sâdiq (as) a dit aussi : « Dieu considère comme faisant partie de la vertu d’un homme le fait qu’il fasse preuve de bonté et d’amour envers ses frères. Celui à qui Dieu a enseigné l’amour de ses frères en religion a bénéficié de l’amour de Dieu, et celui que Dieu aime, Il lui accordera une pleine rétribution au Jour de la résurrection (6) . »

En ce qui concerne les faits rapportés de la biographie (Sîrâ) de l’Imâm al-Sâdiq (as), au sujet de l’amour et de la miséricorde, nous avons cette relation : « L’Imâm Sâdiq (as) avait entendu dire que parmi les musulmans, un homme nommé Shuqrânî consommait du vin. L’Imâm avait souhaité le détourner de cette pratique défendue par Dieu et le remettre sur la bonne voie. Un jour, cet homme qui souhaitait obtenir une aide, se rendit auprès de l’Imâm. Ce dernier lui accorda une aide et lui dit avec un ton amène : “Une bonne action est bonne, de quelque personne qu’elle émane. Mais en raison de ta relation spéciale avec Nous, ton action est encore plus belle. Et une mauvaise action est mauvaise de quelque personne qu’elle émane, et en raison même de cette relation avec Nous, ton action mauvaise est encore plus laide.” Entendant ces paroles allusives, Shuqrânî comprit que l’Imâm était au courant de son péché et que malgré cela, il avait montré de l’amitié pour lui. Il fut pris de regret et sentit une transformation s’opérer en son for intérieur. »

Ainsi, s’adresser aux hommes en tenant compte de leurs perfections, des situations et des personnalités de chacun est la bonne approche pour dissuader les gens de faire des actions interdites ou laides.

Au sujet de l’amour dans la vie familiale, l’Imâm Sâdiq (as) a dit : « L’amour des femmes fait partie de l’éthique des prophètes. » Dans la vie matrimoniale, l’amour et la tendresse seuls peuvent conquérir les cœurs et les assujettir. Et si l’épouse ou le mari voudrait être encore plus aimé(e), il ou elle devra être plus amoureux (se). L’amour s’entretient par l’amour. Toutes les autres qualités et vertus des époux pourraient s’affadir ou passer inaperçues sans l’amour.

Ce qui peut le plus faire dévier l’un ou l’autre des époux de la voie du bien-être et le retenir de suivre son effort, c’est le manque d’attention et d’amour à son égard de la part des membres de sa famille, en particulier de son conjoint. Cela est valable aussi bien pour la femme que pour l’homme.

On ne peut pas connaître l’amour de Dieu si on n’a pas connu l’amour envers Ses créatures, en particulier envers ses parents, son épouse, sa famille.

Lire aussi: L’amour et l’amitié dans l’islam (partie 2): Le musulman est frère du musulman!

Ce qui ressort du contenu des traditions, c’est que l’essence et l’esprit de la religion ne sont pas d’autres choses que l’amour. Burayd ‘Ijlî a dit : « J’étais en présence de l’Imâm Bâqir (as). Un voyageur venu à pied du lointain Khorâssân fut admis auprès de l’Imâm. Quand il enleva ses chaussures, on vit qu’elles étaient décousues et déchirées. Il dit :

« Je jure par Dieu que rien d’autre ne m’a fait venir d’aussi loin excepté l’amour que j’ai pour vous Ahl al-Bayt, la Famille de l’Envoyé de Dieu (as) ». L’Imâm lui répondit : « Je jure par Dieu que si une pierre nous aimait, elle serait ressuscitée avec nous et deviendrait notre compagnon car la religion est-elle autre chose que l’amour ? » (7)

Un homme dit à l’Imâm Sâdiq (as) : « Nous donnons à nos enfants vos noms et ceux de vos ancêtres, est-ce que cela nous est bénéfique ? »

L’Imâm répondit : « Certes, oui, je jure par Dieu. La religion est-elle autre chose que l’amour ? ». Puis l’Imâm prit à témoin le verset coranique :

« Si vous aimez Dieu, suivez-moi, Dieu vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. » (Sourate Âl ‘Imrân (La famille de ‘Imrân) ; verset 3 : 31).

C’est l’amour qui impose l’obéissance. L’amoureux n’est pas le compagnon qui se défile devant les volontés de son Bien-aimé. Nous sommes témoins de ce que lorsqu’on est amoureux, on se passe de tout et on sacrifie toute chose pour sa bien-aimée.

L’obéissance et l’adoration de Dieu sont comme un amour et une passion qu’éprouve l’homme envers Dieu.

Comme l’expliquent ces vers de l’Imâm Sâdiq (as) :

Ta’si al-ilâha wa anta tuzhiru hubbahu

Hâza la- ‘umrî fi al-fi’âl badî’u

Law kâna hubbuka sâdiqan la- ata’tahu

Inna al-muhibba li- man yuhibbu mutî’u

Tu désobéis à Dieu alors que tu fais montre d’amour pour Lui

Par ma vie, voilà bien un comportement insolite

Si ton amour était sincère, tu Lui aurais obéi :

L’amoureux est obéissant envers son Bien-aimé

Le Coran dit : « Ceux qui croient ont un amour plus fort pour Dieu » (Sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 165)

L’Imâm Sâdiq (as) a dit : « Quand tu aimes quelqu’un, fais-le lui savoir ». On a rapporté qu’un homme traversait une mosquée à un moment où l’Imâm Bâqir (as) et l’Imâm Sâdiq (as) s’y trouvaient assis. Un compagnon de l’Imâm Bâqir dit : « Par Dieu, j’éprouve de l’amitié pour cet homme-là ! ». L’Imâm lui dit : « Alors va le lui dire parce que cette information renforce et consolide l’amitié et est un bien pour la familiarité. »

Au sujet de l’affection et de l’amour pour les enfants, l’Imâm (as) a dit : « La meilleure façon pour les parents de montrer leur amour (à leurs enfants), c’est de les prendre dans leurs bras et de les embrasser quand ils sont enfants et de leur faire des cadeaux quand ils sont adolescents et jeunes. »

Mufazzal Ibn ‘Omar rapporte : « Je suis allé rendre visite à Musâ Ibn Ja’far (as), alors que son fils ‘Alî (as) était assis à ses côtés. Il l’embrassait […] et le portait aussi sur ses épaules ou le tenait collé étroitement à lui et lui disait : “ Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi, comme tu sens bon et comme tu es propre ! Et comme ton caractère est pur et comme ta vertu est manifeste ! ” »

 

(6) Thawâb al-a‘mâl wa ‘iqâb al-a’mâl (la récompense des actions et la punition des actions) du Shaykh al-Sadûq, Ibn Bâbûyeh.

(7) Safînat al-Bihâr, Vol. 1, page 201, article Hubb (amour)

Motaharî, Mortazâ, Adl-e elâhî, (La justice divine) ; Motaharî, Mortazâ, Jâdhebeh va dâfe’eh ‘Alî (Attraction et répulsion de l’Imâm Ali) ; ‘Allâmeh Majlisî, Bihâr al-Anwâr (Les Océans de Lumières) ; Al-Kolaynî, Al-Osûl mîn al-Kâfî (Les Principes du livre suffisant) ; Shaykh ‘Abbâs Qomî, Safînat al-Bihâr (Le vaisseau des Océans de Lumières) ; Majalleh-ye Dars-hâ-yi az maktab-e eslâm, (Revue « Leçons de la doctrine de l’islam »).

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