À Clichy, “les prières de rue, c’est terminé”: le préfet des Hauts-de-Seine se range du côté des élus

by Reza
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SHAFAQNA –  Huffington Post France par Paul Guyonnet : Le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, s’est engagé jeudi 16 novembre à mettre un terme aux prières de rue à Clichy, qui constituent selon lui “un trouble manifeste à l’ordre public”. Dans le même temps, le maire de la commune des Hauts-de-Seine a invité les fidèles à aller prier dans une autre salle de la ville.

“Depuis la manifestation des élus, j’ai estimé qu’il y avait un risque accru pour l’ordre public”, a déclaré le préfet à l’issue d’une réunion de concertation avec la mairie et des associations musulmanes. “Il était important que je prenne des dispositions.” Et de marteler: “Les prières de rue, c’est terminé. Il n’y en aura pas demain, ni le vendredi d’après. Ni à Clichy, ni dans les Hauts-de-Seine.”

Huit mois que les fidèles priaient dans la rue

Le 10 novembre dernier, une centaine d’élus de la droite francilienne, en écharpe tricolore avaient tenté d’empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue à Clichy. Ces fidèles protestent contre la fermeture en mars de leur lieu de culte, situé en centre-ville. Depuis huit mois, ils priaient donc régulièrement dans les rues le vendredi.

Le préfet a invité les musulmans de la ville à “aller dans la salle des Trois-Pavillons”. Cette salle était jusqu’à présent considérée comme trop petite et pas aux normes de sécurité par l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) qui organise ces offices en plein air.

“Nous allons vérifier que la surface permet d’accueillir les musulmans qui prient dans la rue”, a poursuivi le préfet, Pierre Soubelet. Il a ajouté que l’UAMC était “d’accord pour utiliser cette solution”, même si elle n’était pas forcément “optimale pour eux”. Il a en outre affirmé qu’ils s’étaient engagés à ne pas organiser de prière de rue vendredi.

“Créer un précédent”

Contactée, l’association, qui n’a pas participé à la conférence de presse tenue après la réunion de conciliation, restait injoignable dans la soirée du 16 novembre. “Il n’y a pas d’autre solution”, a de son côté martelé le maire Les Républicains de Clichy, Rémi Muzeau, qui s’est félicité des “avancées” permises par cette réunion. “Je n’ai plus de prières de rue dans ma ville et ma ville va pouvoir retrouver sa sérénité”, a affirmé l’édile.

L’édile s’est ainsi déclaré “heureux” du dénouement d’une réunion qui a duré plus de deux heures. “Surtout du fait que la manifestation des élus de vendredi dernier ait enfin permis cette réunion”, a-t-il affirmé, comme le rapporte Le Figaro. Maintenant c’est clair, il n’y aura plus de prières de rues à Clichy. Et même en France, parce que ça va créer un précédent.

Mercredi 15 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait abondé dans le sens de l’élu à l’occasion d’une déclaration faite à l’Assemblée nationale. “Il ne peut y avoir de prières de rue”, avait-il expliqué, avant de préciser que les musulmans de Clichy devaient d’autre part avoir “un lieu de culte décent”.

Un contexte particulièrement tendu

Après la manifestation des élus de droite contre les prières de rue, les membres de l’UAMC avaient déposé deux plaintes auprès du parquet de Nanterre. La première était contre X, pour “violence aggravée”, “participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de violences” et “manifestation illicite”. La seconde en revanche visait directement le maire de Clichy, pour diffamation et incitation à la haine raciale suite à certaines déclarations.

Rémi Muzeau a réagi en évoquant une “réaction inappropriée en cette période”. Et d’ajouter que “ça ne sert à rien d’envenimer les choses.”Il avait notamment assuré sur LCI qu’il y avait eu “des prêches en arabe, des prêches avec des appels au meurtre” ainsi que “des documents qui ont été mis dans la rue, qu’on a récupérés, avec des phrases terribles où on disait ‘Si vous rencontrez un juif, tuez-le'”.

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